Farschviller 16 août 1921. Premier groupe de Postulantes de la Congrégation. De gauche à droite, Madeleine (Anna Frieda), Lucie Lay, Marthe Muller, petite sœur de Sœur Élise Muller, Eugénie Caps, Marie-Benoît (Victorine Clément), Joséphine Libis.
Soeur Agnès Simon-Perret, première Assistante générale des Soeurs Spiritaines, nous livre une réflexion sur le sens de l’Œuvre des Soeurs Missionnaires du Saint-Esprit en tant qu’Institut voulu par le Christ lui-même.
Dans le récit d’Eugénie Caps « Ma vocation », le mot Œuvre revient 73 fois, et dans l’immense majorité des cas, Eugénie, en utilisant ce mot, parle de l’Institut, le nôtre. Relire ces quelques extraits, c’est raviver notre conscience de ce qu’est l’Institut pour Jésus, pour Eugénie, pour nous.
« Le 25 Avril 1915, Jésus me fit comprendre, après la sainte Communion, qu’il demandait une nouvelle Œuvre de Sœurs Missionnaires et que l’Abbé Eich, vicaire à Bouzonville, et moi, nous serions les premiers à nous en occuper ». Cf. Soeur Eugénie Caps, Ma Vocation, Collection Spiritaine n°3, page 51.
Révélation divine ? Illumination d’un esprit troublé ? Désir étouffé qui surgit à un niveau conscient ? En personne raisonnable, Eugénie se pose trois questions pour tenter d’y voir plus clair : Est-ce bien Jésus qui demande la fondation d’un Institut missionnaire ? Est-ce bien une nouvelle œuvre de Sœurs Missionnaires que Jésus demande ? Est-ce bien elle, Eugénie, qui doit être impliquée dans la fondation ? Eugénie va chercher les réponses à ces questions dans la prière, mais aussi en confrontant cette intuition à son Accompagnateur et aux évènements. Travail exigeant, difficile, qui va durer 5 longues années.
Église de Bouzonville, où Eugénie Caps a reçu l’intuition de fonder la Congrégation des Soeurs Spiritaines.
Le jour même, elle est allée confier à son Confesseur ce qu’elle avait entendu dans l’intime de son cœur de la part de Jésus. Jésus demandait une nouvelle œuvre et elle se sentait prise pour cette nouvelle œuvre. Cf. Ma Vocation, page 51. Les jours, les semaines et les mois passent, l’intuition reste, forte, inchangée. Cependant, elle mûrit, il s’agit de l’œuvre de Jésus. Elle se souvient que début janvier 1916, alors qu’elle était très malade, la pensée de la mort ne se familiarisait pas avec elle, elle aimait tant l’œuvre, la fondation de Jésus. Cf. Ma Vocation, page 63. Et un peu plus tard, Eugénie et ses amies sont remplies de confiance. Oui, l’œuvre de Jésus se fera. Cf. Ma Vocation, page 75. Fin 1917, alors que la fin de la guerre approche, Eugénie est sûre de l’appel initial « malgré et contre tout, Dieu fera son œuvre ». Ma Vocation, page 88.
Ces paroles d’Eugénie entrent en résonance avec les paroles de Jésus au sujet de l’œuvre de celui qui l’a envoyé, l’œuvre de Dieu, l’œuvre du Père « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ». Jean 4, 34. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». Jean 6, 29. « Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire ». Jean 17, 4. « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! ». Matthieu 21, 42.
Ainsi donc, Eugénie à la suite de Jésus nous livre une clé de compréhension au sujet de notre être de spiritaine. L’Institut, dans ses aspects charismatiques, est l’œuvre de Jésus. Celui-ci est à l’œuvre, aujourd’hui comme hier. Il guide et façonne notre cher Institut, et nous appelle à collaborer avec lui. Avec Eugénie, nous le croyons.
C’est Dieu qui a tout voulu et qui a tout fait, et pour cela, il a choisi une pauvre créature sans mérite. Ma Vocation, page 5.
C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Marc 12, 11.
Soeur Agnès Simon-Perret