A l’occasion de la Semaine missionnaire mondiale, découvrez la prière missionnaire de Soeur Eugénie Caps et le message du Pape François.
Prière Missionnaire de Soeur Eugénie Caps
Ó Esprit-Saint, toi qui orientes tous les mouvements de ma vie,
montre-moi le chemin qui me conduit au but
afin de réaliser la volonté de Jésus.
O Jésus, tu es bon pour moi et tu ne cesses de m’appeler.
Rends-moi forte. Avec toi, tout devient doux et léger,
même les plus grands sacrifices.
Te suivre est mon seul désir, t’aimer est mon unique désir.
Te servir est mon attraction pour toujours.
Jésus tu as été missionnaire et moi, je me sens heureuse
d’être appelée à cette même vie.
Oui, mon Jésus, tu es le modèle parfait des missionnaires.
Fais que je te suive toujours avec fidélité.
Amen !
Sœur Marie Eugénie Caps
Message du Pape François à l’occasion de la semaine missionnaire mondiale
Je désire rendre grâce à Dieu pour l’engagement avec lequel le Mois Missionnaire Extraordinaire a été vécu dans toute l’Église, durant le mois d’octobre passé. Je suis convaincu qu’il a contribué à stimuler la conversion missionnaire dans beaucoup de communautés, sur le chemin indiqué par le thème « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde ».
En cette année, marquée par les souffrances et les défis causés par la pandémie de COVID19, ce cheminement missionnaire de toute l’Église se poursuit à la lumière de la parole que nous trouvons dans le récit de la vocation du prophète Isaïe : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8). C’est la réponse toujours renouvelée à la question du Seigneur : « Qui enverrai-je ? » (ibid.). Cet appel provient du cœur de Dieu, de sa miséricorde qui interpelle tant l’Église que l’humanité, dans la crise mondiale actuelle. « Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous sommes aperçus que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble » (Méditation à la Place Saint Pierre, 27 mars 2020). Nous sommes vraiment effrayés, désorientés et apeurés. La douleur et la mort nous font expérimenter notre fragilité humaine ; mais en même temps, nous reconnaissons que nous sommes tous habités par un profond désir de vie et de libération du mal. Dans ce contexte, l’appel à la mission, l’invitation à sortir de soi-même par amour de Dieu et du prochain, se présente comme une opportunité de partage, de service, d’intercession. La mission, que Dieu confie à chacun, fait passer du moi peureux et fermé au moi retrouvé et renouvelé par le don de soi.
Dans le sacrifice de la croix, où s’accomplit la mission de Jésus (cf. Jn 19, 28-30), Dieu révèle que son amour est pour chacun et pour tous (cf. Jn 19, 26-27). Et il nous demande notre disponibilité personnelle à être envoyés, parce qu’il est Amour en perpétuel mouvement de mission, toujours en sortie de soi-même pour donner vie. Par amour pour les hommes, Dieu le Père a envoyé son Fils Jésus (cf. Jn 3, 16). Jésus est le Missionnaire du Père : sa Personne et son œuvre sont entièrement obéissance à la volonté du Père (cf. Jn 4, 34 ; 6, 38 ; 8, 12-30 ; He 10, 5-10). A son tour Jésus, crucifié et ressuscité pour nous, nous attire dans son mouvement d’amour, par son Esprit même, lequel anime l’Église, il fait de nous des disciples du Christ et nous envoie en mission vers le monde et les nations.
« La mission, « l’Église en sortie », ne constituent pas un programme à réaliser, une intention à concrétiser par un effort de volonté. C’est le Christ qui fait sortir l’Église d’elle-même. Dans la mission d’annoncer l’Évangile, vous vous mettez en mouvement parce que l’Esprit Saint vous pousse et vous porte » (Sans Jésus nous ne pouvons rien faire, LEV-Bayard, 2020, p. 23). Dieu nous aime toujours le premier et avec cet amour, il nous rencontre et nous appelle. Notre vocation personnelle provient du fait que nous sommes tous fils et filles de Dieu dans l’Église, sa famille, frères et sœurs dans cette charité que Jésus nous a témoignée. Tous, cependant, ont une dignité humaine fondée sur l’appel divin à être enfants de Dieu, à devenir, par le sacrement du baptême et dans la liberté de la foi, ce qu’ils sont depuis toujours dans le cœur de Dieu.
Déjà dans le fait de l’avoir reçue gratuitement, la vie constitue une invitation implicite à entrer dans la dynamique du don de soi : une semence qui, chez les baptisés, prendra une forme mature en tant que réponse d’amour dans le mariage et dans la virginité pour le Règne de Dieu. La vie humaine naît de l’amour de Dieu, grandit dans l’amour et tend vers l’amour. Personne n’est exclu de l’amour de Dieu, et dans le sacrifice du Fils Jésus sur la croix, Dieu a vaincu le péché et la mort (cf. Rm 8, 3139). Pour Dieu, le mal – même le péché – devient un défi d’aimer et d’aimer toujours plus (cf. Mt 5, 38-48 ; Lc 23, 33-34). Pour cela, dans le Mystère pascal, la divine miséricorde guérit la blessure originelle de l’humanité et se déverse sur l’univers entier. L’Église, sacrement universel de l’amour de Dieu pour le monde, continue dans l’histoire la mission de Jésus et nous envoie partout afin que, à travers notre témoignage de foi et l’annonce de l’Évangile, Dieu manifeste encore son amour et puisse toucher et transformer les cœurs, les esprits, les corps, les sociétés et les cultures en tout lieu et en tout temps.
La mission est une réponse, libre et consciente, à l’appel de Dieu. Mais cet appel, nous ne pouvons le percevoir que lorsque nous vivons une relation personnelle d’amour avec Jésus vivant dans son Église. Demandons-nous : sommes-nous prêts à accueillir la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à écouter l’appel à la mission, soit à travers la voie du mariage, soit à travers celle de la virginité consacrée ou du sacerdoce ordonné, et de toute façon dans la vie ordinaire de tous les jours ? Sommes-nous disposés à être envoyés partout, pour témoigner de notre foi en Dieu Père miséricordieux, pour proclamer l’Évangile du salut de Jésus Christ, pour partager la vie divine de l’Esprit Saint en édifiant l’Église ? Comme Marie, la mère de Jésus, sommes-nous prêts à être sans réserve au service de la volonté de Dieu (cf. Lc 1, 38) ? Cette disponibilité intérieure est très importante pour répondre à Dieu : Me voici, Seigneur : envoie-moi ! (cf. Is 6, 8). Et cela non pas dans l’abstrait, mais dans l’aujourd’hui de l’Église et de l’histoire.
Comprendre ce que Dieu est en train de nous dire en ce temps de pandémie devient aussi un défi pour la mission de l’Église. La maladie, la souffrance, la peur, l’isolement nous interpellent. La pauvreté de qui meurt seul, de qui est abandonné à lui-même, de qui perd son travail et son salaire, de qui n’a pas de maison et de nourriture nous interroge. Obligés à la distance physique et à rester à la maison, nous sommes invités à redécouvrir que nous avons besoin de relations sociales, et aussi de la relation communautaire avec Dieu. Loin d’augmenter la méfiance et l’indifférence, cette condition devrait nous rendre plus attentifs à notre façon d’entretenir nos relations avec les autres. Et la prière, par laquelle Dieu touche et meut notre cœur, nous ouvre aux besoins d’amour, de dignité et de liberté de nos frères, de même qu’au soin de toute la création. L’impossibilité de nous réunir en tant qu’Église pour célébrer l’Eucharistie nous a fait partager la condition de nombreuses communautés chrétiennes qui ne peuvent pas célébrer la Messe chaque dimanche. Dans ce contexte, la question que Dieu pose : « Qui enverrai-je ? », nous est adressée de nouveau et attend de nous une réponse généreuse et convaincue : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8). Dieu continue de chercher qui envoyer au monde et aux nations pour témoigner de son amour, de son salut du péché et de la mort, de sa libération du mal (cf. Mt 9, 35-38 ; Lc 10, 1-12).
Célébrer la Journée Missionnaire Mondiale signifie aussi réaffirmer comment la prière, la réflexion et l’aide matérielle de vos offrandes sont une opportunité permettant de participer activement à la mission de Jésus dans son Église. La charité, exprimée dans les collectes des célébrations liturgiques du troisième dimanche d’octobre, a pour objectif de soutenir le travail missionnaire accompli en mon nom par les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour répondre aux nécessités spirituelles et matérielles des peuples et des Églises dans le monde entier, pour le salut de tous.
Que la Très Sainte Vierge Marie, Étoile de l’évangélisation et Consolatrice des affligés, disciple missionnaire de son Fils Jésus, continue d’intercéder pour nous et de nous soutenir.
Rome, Saint Jean de Latran, 31 mai 2020, Solennité de la Pentecôte.
François
Commentaire sur le message du Saint-Père
Dans son message pour la Journée Missionnaire Mondiale 2020 le saint père nous rappelle le contexte particulier de cette année marquée par la pandémie du Covid19 qui a frappé le monde de stupeur. Face aux réflexes de peur et de repli sur soi, le pape nous invite à dilater nos cœurs et notre conscience aux dimensions de la planète pour ne pas nous laisser gagner par la panique et pour, dans la confiance, demeurer attentifs aux appels de Dieu.
C’est à des hommes pécheurs, mortels et fragiles, naturellement peureux et incertains que Dieu veut confier son œuvre de salut. L’Esprit Saint nous a été donné pour que, en Église, nous ayons la force de nous porter au-devant de nos frères, entrant ainsi dans ce que le pape François appelle « la dynamique du don de soi » présente en germe dans tout baptisé. Cette dynamique naît du désir creusé en nous d’obéir à la volonté de Dieu, à l’exemple de Marie toute entière transparente à la Parole qui prend vie en elle. C’est aujourd’hui, dans notre Église, que nous sommes tous appelés, baptisés dans la mort du Christ, vivifiés par l’Esprit Saint, pour écrire une page de sa longue histoire, page de solidarité, d’amour de l’autre et de communion. L’impossibilité dans laquelle nous nous sommes trouvés de nous réunir durant le temps du confinement a aussi été pour nous l’occasion d’expérimenter concrètement ce que vivent de nombreuses Églises aujourd’hui. À l’heure de répondre à l’appel de Dieu sur nos vies, à l’heure de s’engager au service de la mission, c’est à ces Églises sœurs que nous pensons particulièrement. À Dieu qui nous questionne : « Qui enverrai-je ? » c’est du plus profond de notre liberté, confiants dans sa miséricorde et dans sa volonté de sauver tous les hommes, que nous pouvons répondre « Me voici : envoie-moi ! ».
Mgr Georges Colomb,
Évêque de La Rochelle et Saintes
Directeur des OPM
Juin 2020