Après les 2 premiers numéros de la Collection Spiritaine, « De Maison-mère en maison-mère », puis « Les Lettres de Soeur Eugénie Caps à Catherine Frentz », voilà la réédition de « Ma Vocation » récit autobiographique de Soeur Eugénie Caps, à la portée du grand public, disponible au Secrétariat général des Sœurs Spiritaines.
Pour vous mettre en appétit, voici les premières pages de cette nouvelle édition avec quelques illustrations.
« Ma vocation » est un récit de vie entièrement écrit par Sœur Eugénie Caps, elle-même. Il relate ce qu’elle a vécu entre les années 1892 et 1918. Pour bien situer et mieux comprendre le contexte dans lequel Eugénie grandit, nous traçons brièvement un petit aperçu historique. Nous sommes à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, l’époque du Modernisme, c’est-à-dire de la naissance de l’art moderne, des peintres impressionnistes et de l’apparition de la photographie. Le Modernisme est un ensemble de mouvements de pensée tendant à renouveler la théologie et la foi catholique, et à l’adapter aux découvertes scientifiques et à l’évolution générale du monde. L’Église se sent secouée par ce courant de pensée révolutionnaire, qui veut rompre avec les traditions. L’athéisme ambiant pousse ainsi les croyants à un approfondissement de la foi. En 1905, Pie X publie un décret sur la communion fréquente. En même temps des saints marquent cette époque effervescente comme : Gemma Galgani (1878-1903), Jeanne d’Arc dont on prépare la béatification en 1909 et la canonisation en 1920, Thérèse de l’Enfant Jésus morte en 1897 et canonisée en 1925, le Père Charles de Foucauld et aussi le Curé d’Ars, qui sera béatifié et canonisé à cette période.
- Sainte Gemma Galgani
- Sainte Thérèse de Lisieux
- Père Charles de Foucault
Gemma Galgani et Jeanne d’Arc auront une grande influence sur la vie spirituelle de Sœur Eugénie. Gemma est une sainte de Lucques, en Italie, décédée à l’âge de 25 ans. Eugénie prendra le nom mystique de Marie-Gemma, dans le cercle intime de la future fondation.
En 1906, le pape Pie X exhorte les prêtres à un équilibre nécessaire entre la vie spirituelle et la vie apostolique. C’est ainsi que dans les écrits de l’Abbé Eich et de Sœur Eugénie, nous pouvons trouver maintes fois des expressions comme celle-ci : « La vie intérieure comme base de la vie apostolique ».
L’Église sera visiblement ébranlée de l’intérieur, déchirée par la Première guerre mondiale. En août 1914, Pie X demande de ne pas oublier la grande loi de la miséricorde, même dans la colère de la Guerre.
En septembre 1914 le Pape Benoît XV succède à Pie X et dans la même ligne ce dernier cherche à susciter une paix stable.
Au milieu de tous ces déplacements : religieux, culturel, artistique, social, économique et politique qu’en est-il de la vie missionnaire ?
La première moitié du 20ème siècle voit une reviviscence des missions. La littérature missionnaire abonde à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Des expositions et musées missionnaires apparaissent un peu partout. De même, le cinéma joue un rôle significatif, en mettant en valeur le travail des missionnaires à travers l’image. Puis la canonisation de Thérèse de l’Enfant Jésus, proclamée Patronne des Missions, stimule l’élan missionnaire. Sans oublier le rôle important des religieuses missionnaires et leurs épopées.
En 1886, le sang des Martyrs de l’Ouganda écrit une nouvelle page dans l’histoire de l’évangélisation, à l’image des premiers chrétiens.
C’est dans ce contexte que Sœur Eugénie grandit. Elle lit les journaux et revues missionnaires qui nourrissent aussi sa vocation uniquement missionnaire.
Vers 1929, Sœur Eugénie rédige le récit de sa vocation à la demande du Père João José da Cruz, Spiritain, supérieur de la communauté des Pères et son accompagnateur spirituel. Elle vit alors à Montana, en Suisse.
C’est grâce au Père da Cruz que nous avons la joie de posséder un bon nombre d’écrits concernant notre Fondation et relatant aussi le cheminement de Sœur Eugénie, comme fondatrice de l’Œuvre.
Il est important de souligner que Sœur Eugénie a écrit l’histoire de sa vocation à des moments différents, ce qui explique parfois quelques répétitions. Pour faciliter la lecture, nous avons amélioré le texte en ajoutant à l’original des titres, des petites introductions et des images.
Chacune de nous désire connaître davantage Sœur Eugénie, ce document est un bon moyen pour cela. Lisons-le avec un cœur ouvert et disponible, afin d’accueillir Eugénie comme elle se présente à nous, une femme de son temps qui a dépassé le temps.
Le Secrétariat général