Missionnaire Spiritaine au Nigéria, Soeur Angelina Ahaiwe oeuvre dans la ville d’Abuja. Elle nous partage sa rencontre avec la Population musulmane de « Makaranta ».
Il s’agit de l’apostolat du quartier que nous appelons « Makaranta » en Hausa, ce qui signifie école. Abuja est une ville comme toutes les autres villes dans le monde, où il y a des riches et des pauvres. Notre communauté est située à Sabon Lugbe, dans la banlieue d’Abuja. Nous avons des voisins qui viennent de la partie nord du Nigeria. Ce sont principalement des agents de sécurité et des agriculteurs. Ils sont musulmans avec deux femmes et beaucoup d’enfants.
Ces enfants ne vont pas à l’école. Chaque fois que je passe par cette route, je les salue et la barrière de la langue nous fait éclater de rire. J’ai commencé à leur enseigner avec la permission de leurs parents. Au départ, en chantant l’alphabet et les chiffres, cela a produit un excellent impact, tout le monde voulait venir à Makaranta. Nous avons continué comme cela pendant longtemps.
Lorsque j’ai remarqué qu’ils pouvaient bien réciter, j’ai introduit l’écriture. Comment avons-nous procédé ? Nous nous sommes assis sur le sol, griffonnant sur le sable les chiffres et l’alphabet. Pour se souvenir de ce que je leur avais enseigné, comme le toit de leur maison est en zinc, j’ai écrit sur le zinc, afin qu’ils le récitent jusqu’à ma prochaine visite.
Cette écriture sur le sol a donné l’idée aux hommes de nous construire un tableau noir que j’ai utilisé pour écrire avec un morceau de charbon et ainsi garder l’enseignement afin qu’ils le récitent. Les enfants peuvent maintenant bien écrire les chiffres et l’alphabet et les femmes apprennent aussi, depuis que je leur ai demandé d’enseigner à leurs enfants quand je ne suis pas là.
Un des enfants, appelé Umi, était très malade, nous craignions qu’elle ne meure mais Dieu a eu pitié. Nous avons aidé les parents à payer son traitement à l’hôpital et Umi est en forme maintenant. La petite Nasaiba est née cette année dans la maison, sans médecin ni infirmière, c’était la grand-Mère qui était la sage-femme.
Je suis arrivée lorsque le cordon ombilical a été coupé et on m’a demandé de porter le bébé dehors. Ce que j’ai fait avec gratitude envers le Dieu des pauvres. Pas de cris chez la maman, c’était elle qui tenait son bébé alors que la grand-mère coupait le cordon, il n’y avait pas d’assistance médicale, elle souffrait calmement, assise sur une pierre. C’était plus beau à voir qu’à raconter !
Nous avons découvert une école à proximité où vont les enfants « Fulani » c’est-à-dire les Peuls, une Population nomade. Alors nous encourageons les parents de « Makaranta » à envoyer leurs enfants à cette école car maintenant ils peuvent réciter les chiffres et les lettres. Voici à quelle étape nous en sommes avec les Populations de « Makaranta » à Sabon Lugbe, à Abuja.
Soeur Angelina Ahaiwe