Sœur Madeleine Blanchet est spiritaine d’origine française et missionnaire au Sénégal. Elle nous partage sa joie d’annoncer La Bonne Nouvelle!

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Dès mon plus jeune âge, j’ai eu le désir d’être missionnaire pour porter partout dans le monde le message de la Bonne Nouvelle. Issue d’une famille très croyante, le Seigneur s’est servi de ma mère pour me rejoindre et m’inviter à  ce partage de ce que j’avais moi-même reçu gratuitement. Depuis, ce désir m’a poursuivie et le Seigneur m’a comblée dans la réalisation de ma vocation missionnaire spiritaine en divers pays, d’abord le Centrafrique, puis le Canada et le Congo.

Actuellement c’est au Sénégal sur la Petite Côte, à  130 km de Dakar que je vis cette mission, à  Nguéniène, village d’environ 6.000 habitants, entouré d’une quinzaine de villages plus petits, faisant partie de la même communauté rurale. Je suis arrivée là  en 2010, et là  encore le Seigneur m’a souvent manifesté qu’Il était présent et qu’Il menait lui-même la barque.

Deux mois après mon arrivée, nous avons démarré une « Fraternité Spiritaine », groupe de laïcs chrétiens intéressés à  partager notre spiritualité et notre Charisme. Ces deux mots « Esprit et Mission » résument ce que nous voulons vivre Les membres sont intéressés à  approfondir leur foi et mieux comprendre la Parole de Dieu. Les lettres mensuelles reçues de France nous aident et depuis un an nous faisons aussi avec ceux qui sont intéressés la « Lectio Divina » une fois par semaine.

C’est stimulant pour moi de voir ces adultes heureux de pouvoir partager à  partir de la Parole de Dieu qui prend un sens nouveau lorsque nous l’accueillons ensemble. Ceci nous amène parfois à  confronter la culture Sérère avec l’Ancien Testament, tout en percevant que le Nouveau Testament nous conduit au-delà . Avec le Christ nous cheminons vers un plus accordé aux pauvres et aux petits.

Le charisme missionnaire nous pousse à  aller vers les autres. Nous sommes dans un pays à  majorité musulman, nous le vivons dans le respect les uns des autres. Cette année, nous avons adopté dans notre Fraternité un frère musulman, père de jeunes enfants, devenu aveugle à  la suite d’un accident alors qu’il mélangeait des peintures pour faire un tableau. Nous allons le visiter de temps à  autre et nous prions avec lui dans le respect de nos religions différentes.

La joie qu’il manifeste lors de nos visites nous encourage. Avec les jeunes, nous avons commencé une démarche éducative « Amour et sexualité » au niveau paroissial d’abord, puis en collaboration avec la responsable de la cellule « genre » du collège. La participation des jeunes a dépassé nos attentes. Nous envisageons un suivi avec les parents.

La plus grande partie de mon temps se passe à  la maison. Pendant que l’une de mes sœurs est au dispensaire et l’autre à  l’école préscolaire j’assure une présence d’accueil des personnes qui viennent chez nous. Les bienfaiteurs (particuliers ou associations) nous permettent d’aider un certain nombre de personnes.

Les besoins sont nombreux : des mamans qui n’ont pas assez de lait pour nourrir leur bébé, surtout quand ils sont jumeaux, un bébé qui sort de la maternité avec l’épaule et le poignet démis nécessitant de multiples soins pour éviter qu’il ne reste handicapé, des malades qui n’arrivent pas à  payer les médicaments, le manque de nourriture en période de soudure en attendant la récolte suivante, parfois une aide pour construire le puits qui permettra de faire un jardin en saison sèche… ceux qui sont dans le besoin n’hésitent pas à  venir chez nous.

Le mercredi, jour de marché ils viennent des villages environnants. Je m’occupe aussi des parrainages scolaires pour 70 ou 80 enfants, faisant le lien entre les enfants, parents et parrains. J’ai la chance de vivre en communauté internationale, Sœur Helen est Nigériane et Sœur Erica Congolaise. La mission n’a plus de frontières, pendant mon congé en France j’ai rencontré un prêtre Sénégalais et un diacre Centrafricain dans la Paroisse de mon frère. Un autre de mes frères a eu un curé Vietnamien pendant plusieurs années.

Comme spiritaine, j’ai trouvé le bonheur en suivant les pas d’Eugénie Caps et de François Libermann, en essayant de vivre comme eux la docilité à  l’Esprit Saint et l’abandon entre les mains du Père.
Toi qui te sens appelé, n’hésite pas, le Seigneur donne au centuple.