Sœur Andrée Boutin, Spiritaine en mission au Ghana était de passage parmi nous à  la Maison Mère. Nous lui avons posé quelques questions relatives à  son jubilé d’or cette année, ainsi qu’à  la mission spiritaine au Ghana.

Vous fêtez cette année, 50 ans de vie religieuse et missionnaire, qu’est-ce que cela représente pour vous?

50 années de Vie Spiritaine, c’est 50 années de grâces, de joie, de bonheur. Au jour de ma Profession religieuse,Andree-2.jpg
le Seigneur s’est engagé avec moi et Il a toujours tenu sa promesse malgré mes doutes, mes hésitations, mes retours en arrière. Son Amour a été le plus fort et aujourd’hui, je n’ai que chants d’Action de Grâces pour son Amour, ses merveilles, sa patience, sa tendresse. Si je Lui fais confiance, je suis sà»re que rien ne me manquera. Sa Fidélité et son Amour demeurent une invitation à  poursuivre la route avec Lui, sans jamais regarder en arrière, m’appuyant uniquement sur Lui, sur sa Parole.

Sœur Andrée votre champ missionnaire c’est le Ghana, que veut dire pour vous être Missionnaire Spiritaine?

Pour moi, être Missionnaire Spiritaine c’est être présente, c’est “vivre avec”, c’est marcher avec les gens, simplement, en les aimant, en les prenant comme ils sont, sans essayer de les rendre semblables à  quelqu’un d’autre. Cela demande attention, dépouillement, amour et patience.

Le Ghana fait partie des fondations les plus récentes de la Congrégation. Que faites-vous sur le terrain?

Nous avons au Ghana une école pour filles, uniquement, mais je suis la seule à  ne pas y travailler directement. Mon travail est d’alléger les activités des Sœurs de l’école des autres tâches et responsabilités afin qu’elles soient plus libres pour leur mission d’éducation. Et ceci me met directement en contact avec les femmes au marché, les commerçants, les fonctionnaires dans les bureaux. Contacts variés qui me font toucher du doigt la réalité du vécu des gens. Le ministère de la Communion aux malades à  domicile complète ce tableau. Le Peuple Ghanéen est un Peuple qui a la foi, un Peuple attaché à  sa culture, à  ses traditions; un Peuple ouvert à  l’autre, aussi.

Quelles sont les principales convictions qui motivent la mission spiritaine au Ghana?

Nous avons été invitées au Ghana pour prendre en main une école pour filles uniquement, ce qui est tout à  fait dans la ligne de notre charisme. La société Ghanéenne est une société matrilinéaire mais dans la pratique, il y a beaucoup à  faire pour donner à  la femme toute sa place et avoir ses droits respectés. L’école dont nous avons la responsabilité est un lieu idéal pour former, éduquer les filles et les aider à  prendre conscience de leur valeur et de leur responsabilité, de leur place et du rôle qu’elles sont appelées à  jouer dans la société de demain. Nous avons là  une mission importante et privilégiée.

Les sœurs sont beaucoup impliquées dans l’éducation et la scolarisation des jeunes filles. Pensez-vous qu’il y ait un futur pour les vocations autochtones au Ghana?

Je ne suis pas sà»re que les vocations soient liées au fait que nous ayons une école pour filles, bien que cela puisse avoir une certaine influence plus tard. L’animation vocationnelle, le contact fréquent et surtout personnel avec les jeunes et le témoignage de notre vie sont encore plus interpelant pour les jeunes. Notre spécificité missionnaire demeure une exigence que toutes ne peuvent accepter, même si le Ghanéen en général, quitte assez facilement son pays, mais pour d’autres motifs.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre séjour et que vous aimeriez nous partager?

Le Peuple Ghanéen est un peuple paisible, respectueux, qui n’a pas peur d’afficher sa foi et très tolérant pour tous. Il aime sa culture, sa langue, ses traditions.

Avez-vous des projets pour l’avenir?

Le projet d’ouvrir une deuxième communauté, dans le nord du Ghana, région plus pauvre, plus abandonnée nous motive depuis un moment. Notre espérance est grande de partir dans la région de Wulensi/Lugni, dans le diocèse de Yendi et les gens nous y attendent avec joie et impatience. Leurs jeunes filles quittent l’école trop tôt, par manque de motivation et elles traînent, sans but, sans rien faire. Et pour eux, ils ont besoin d’être soutenus, éclairés dans leur foi pour tenir bon au milieu de gens qui veulent les “égarer”. Est-ce que cela n’est pas suffisant pour motiver notre désir de partir?…