Sœur Marie-Calixte, Spiritaine à  la Maison Mère à  Paris, a fêté le 14 septembre 2010, 60 ans de vie religieuse. Avec enthousiasme elle a répondu à  nos questions :

Sœur Marie Calixte, vous venez de fêter avec beaucoup de joie vos 60 ans de vie religieuse.
Qu’est ce que cela représente pour vous ?

Ma-Calixte.jpg Je peux dire que j’ai fêté dans une très grande action de grâces, ce fut pour moi la cause de ma joie.
Action de grâces qui remonte à  mon enfance, au sein de ma famille, cinquième enfant, aimée, entourée par mes parents, mes frère et sœurs. Possibilité de faire de bonnes études et de disposer de mon temps pour me donner entièrement aux autres. Ce que j’ai fait en étant très engagée dans le mouvement C.V A.V, ce qui me faisait découvrir d’autres milieux que le mien et d’y discerner les misères venues du travail dans les usines et l’exploitation dans ce milieu ouvrier.

Action de grâces pour toutes ces années passées en Afrique qui me permettaient de réaliser à  fond ce pourquoi le Seigneur m’avait appelée.

Quelle expérience de Dieu a été à  l’origine de votre vocation ?

C’est vraiment très jeune que j’ai pensé à  vivre pour les autres ; dans la petite classe, je n’étais jamais en place…Toujours à  m’occuper d’autres; puis croisée (Mouvement de la Croisade Eucharistique). Apôtre dans ce même mouvement, ce qui me donnait la responsabilité d’un groupe de 5 à  6 croisées avec toujours ce souci des autres. Cet appel, peut-être particulier, d’une enseignante qui, au moment du carême, avait exposé un bateau…avec des efforts à  faire pour les «petits chinois». Cette religieuse, enseignante, a d’ailleurs réalisé cette vocation… Je crois bien que ce fut la trame de ma vocation missionnaire.

Qu’est-ce qui vous a attiré chez les Sœurs Missionnaires du Saint-Esprit?

Les Spiritaines m’étaient inconnues. Je n’avais qu’un seul motif, une congrégation uniquement missionnaire. Laquelle ?

J’ai donc écrit à  toutes ces congrégations. Par la grâce de Dieu, c’est la réponse d’une Spiritaine qui m’a fait opter pour sa congrégation.

De quoi vous souvenez-vous de votre formation spiritaine?

Elle s’est faite à  deux niveaux :

formation religieuse avec les cours et les entretiens du Père Aumônier et les cours et les entretiens avec la sœur maîtresse, plus les temps de lecture, de récollections, de retraites mensuelles, etc.

formation humaine avec des périodes de stages à  la cuisine, buanderie, couture etc.
En conclusion je reste avec l’impression que notre groupe a été un peu frustré ; le père Aumônier n’avait pas grande santé et en écoutant les Sœurs venues après nous, je m’aperçois que notre niveau a été bas …A chacune de nous d’y suppléer dans la mesure des possibilités…

Pourriez-vous nous dire quelques mots de votre expérience de mission au Sénégal ?

La mission au Sénégal a été pour moi la réalisation de tout ce que j’avais osé espérer ; surtout mes années passées en brousse. C’était une fondation, donc une réelle pauvreté qu’il faut vivre. Mais dans notre trio international que nous formions, il y avait bonne entente, gaîté, ouverture. La maison était à  proximité des gens et ouverte. Notre souci, à  nous toutes les trois, était de porter un témoignage d’amour, tant pour l’enseignante que pour l’infirmière, que pour la troisième sœur qui n’avait de cesse de rendre service.

Qu’est-ce qui vous plaît dans la famille spiritaine ?

Dans la famille spiritaine, ce que j’apprécie c’est la simplicité, l’esprit de famille, l’accueil qui est assuré où que l’on soit et pour qui que ce soit.
Mais le grand motif de cette appréciation est son appartenance au Saint-Esprit.

Comment vivez-vous la mission aujourd’hui ?
Quel service assurez-vous maintenant à  la communauté de la maison mère ?

La mission aujourd’hui se poursuit dans mon service à  l’Accueil, par la réception des uns des autres et par mon service de standardiste où dans une simple intonation de voix on peut manifester l’amour.

C’est dans ce témoignage d’Amour que je me sens missionnaire et pour le rendre il n’y a pas de question d’âge… Oui AIMER, c’est la présence de Dieu dans l’acte que nous posons.

Que diriez-vous à  une jeune fille qui penserait à  la vie spiritaine ou qui penserait à  entrer dans la congrégation des Sœurs Missionnaires du Saint-Esprit ?

Je lui conseillerais, tout d’abord et avant tout, d’implorer le Saint-Esprit, de prendre son temps, si possible de contacter des Spiritaines et même de vivre de petits séjours au sein des communautés. De ne pas se précipiter, d’élargir son regard également sur d’autres congrégations afin que ce soit un VRAI CHOIX !