A travers Suzanne Lansé, peintre des montagnes, nous avons déjà parlé des Oblates du Saint-Esprit.
Arrêtons-nous aujourd’hui à celle qui fut la première d’une très longue liste : Joséphine Ocicka.
Issue d’une noble famille polonaise, née à Paris en 1859, Joséphine est artiste en dessin ; elle se spécialise dans la broderie et la tapisserie. C’est sa joie et son gagne pain.
Un attrait irrésistible pour les déshérités la met en contact avec de pauvres familles du quartier Mouffetard (elle habite le 5ème arrondissement). Elle leur apporte toute l’aide qu’elle peut et suscite autour d’elle des dévouements semblables au sien. Elle organise des patronages non seulement à St Médard mais à Ménilmontant, aux Lilas, à St Ouen, à Levallois-Perret.
Un Evêque missionnaire de Zanzibar, Mgr de Courmont, parle un jour de la détresse des fillettes de l’Afrique de l’Est vendues et dispersées : elle voudrait voler à leur secours, unir ses travaux à ceux des ouvriers apostoliques. Malheureusement, son âge et des obligations familiales la retiennent en France. Ne pouvant partir en Afrique, Joséphine se consacrera pourtant aux missions.
En 1921, c’est la fondation des Sœurs missionnaires du Saint-Esprit. Chaque semaine, à partir de 1924, Joséphine rencontre Mère Michaël (future supérieure générale) et leurs échanges permettent d’élaborer le projet d’une association de « coopératrices missionnaires » : des femmes qui, sans être religieuses, apporteraient aux Spiritaines le soutien de leur prière, de leur amitié et parfois aussi de leur collaboration active.
Mais en 1929, deux ans avant que les Oblates ne soient reconnues officiellement, Joséphine meurt, après une opération et trois semaines de grandes souffrances. Elle avait cependant obtenu, au lendemain de son intervention, d’être inscrite par anticipation au nombre des futures Oblates du Saint-Esprit. Une offrande qui se révéla féconde. En effet, les Oblates se multiplièrent rapidement. Mariées ou célibataires, de tout milieu social, d’activités professionnelles et d’âges forts divers, actives ou grandes malades, elles furent près de deux cents. La majeure partie se trouvait en France mais on les rencontrait aussi en Suisse, au Canada, aux Antilles, à la Réunion, à l’île Maurice, au Cameroun et à St Pierre et Miquelon. Actuellement, la Fraternité du Saint-Esprit a pris le relais des Oblates. L’objectif reste le même : participer à la mission des Spiritains et des Spiritaines.