vie fraternelle et gouvernementPour continuer dans la célébration du Centenaire d’Érection canonique de notre Congrégation, nous vous proposons comme dernier thème, Vie fraternelle et gouvernement.

  1.     Vie fraternelle

La communauté religieuse est un don de l’Esprit. C’est grâce à l’amour de Dieu répandu dans les cœurs par l’Esprit qu’elle prend naissance et se construit comme une vraie famille réunie au nom du Seigneur. Elle est le lieu où l’expérience de Dieu doit pouvoir se réaliser dans sa plénitude et se communiquer aux autres. Cf. Vies consacrées, n°2018-2, avril 2018, pages 11-16.

Selon les précisions apportées par le Code de Droit Canonique de 1983, on distingue dans la communauté religieuse, la vie fraternelle et la vie en commun qui sont deux éléments d’union et d’unité entre les membres.

–          La vie fraternelle, aspect plus spirituel, part des cœurs animés par la charité. Elle souligne la communion de vie et le rapport interpersonnel.

–          La vie en commun, aspect plus visible, consiste à habiter dans la propre maison religieuse légitimement constituée et à mener la vie commune, moyennant la fidélité aux règles elles-mêmes, la participation aux actes communs, la collaboration aux services communs.

La communauté religieuse, dans sa structure, ses motivations, ses valeurs caractéristiques, rend publiquement visible et continuellement perceptible le don de la fraternité fait par le Christ à toute l’Église. Elle a donc comme devoir indispensable et mission, d’être et d’apparaître comme une cellule d’intense communion fraternelle, signe et stimulant pour tous les baptisés.

Soeurs Spiritaines – Conseil Élargi 2022

  1. Gouvernement

Parler de gouvernement, c’est parler d’autorité. L’autorité a pour but d’établir une relation entre les personnes dans l’exercice des responsabilités et des devoirs dont chacun(e) dispose, en vue de la réalisation d’un objectif commun. Le Père Jean-Claude Angoula, Spiritain, pendant le Conseil Général Élargi de 2022 nous rappelait que, pour Jésus, l’autorité est service. Jésus oppose l’autorité dans les nations, à l’autorité dans le groupe des douze apôtres, qu’il caractérise par le concept de service. Cf. Mt 20, 25-27. Et c’est ainsi que, tout au long de leur histoire, les congrégations religieuses, à l’image de l’Église entière, vont affirmer avec insistance que le service est la meilleure façon de comprendre l’autorité et de faire avancer la mission qui leur est confiée. Pour y parvenir, chacune d’elles a mis en place une organisation et un fonctionnement éclairés par des textes de référence comme la Bible, le droit canonique, les écrits des fondateurs/trices, les constitutions ou la règle de vie, les décisions des chapitres généraux, etc.

  1.     Vie fraternelle et gouvernement en Communauté, en District et en Congrégation

Nos premières Sœurs, dès les débuts de l’Institut, ont choisi de vivre en communauté fraternelle, comme nous pouvons le lire dans le Décret d’érection canonique de 1923, « Quelques pieuses femmes, sous la direction de Marie-Eugénie Caps, du diocèse de Metz, se sont établies dans un immeuble à leur convenance à Jouy-aux-Arches du même diocèse, et se sont mises à pratiquer avec ferveur la vie religieuse ».

Le Chapitre général de 2013 nous dit : « Les Responsables, et toutes les Sœurs, nous avons à témoigner de la vérité et de la transparence dans nos sociétés. Ne tombons pas dans la corruption, le mensonge, la tromperie et les désirs de grandeurs. Toutes, nous avons une responsabilité dans nos lieux de vie et de travail : en communauté, au dispensaire, dans une école, en paroisse, etc. Dans tous ces lieux, entre nous et avec tous, que notre manière de parler et d’agir devienne davantage évangélique, respectant la dignité de l’autre et acceptant sa collaboration. Dans toutes les responsabilités qui nous sont confiées, soyons attentives à ne pas devenir propriétaires des lieux et des personnes. Cela nous aidera à vivre d’autres services dans une attitude humble et vraiment évangélique ». Cf. Orientations et décisions du Chapitre général de 2013, page 33.

Notre Vie Spiritaine (NVS) n°117 nous dit que la Supérieure générale et ses assistantes forment le Gouvernement général et se partagent les rôles d’animation apostolique et spirituelle, ainsi que les tâches de coordination et de service pour tout l’Institut. Avec l’ensemble des sœurs, elles portent la responsabilité de l’accomplissement de la vocation missionnaire de la Congrégation, en fidélité à l’Évangile, à l’Église, à notre Fondatrice et aux exigences de notre temps.

Notre Chapitre général de 2019 met l’accent sur ce que dit NVS n°19, en soulignant le fait que nous sommes toutes responsables de la vie de la Congrégation en tenant compte du Charisme, des priorités et des décisions du Chapitre, de même que des orientations de l’Église. Cf. Orientations et Décisions du Chapitre général de 2019, page 37. Le Service d’animation favorise la communion entre les sœurs tout en reconnaissant la valeur et les talents de chacun des membres. C’est pour cela qu’il est important de vivre une collaboration vraie à tous les niveaux. Cf. Orientations et Décisions du Chapitre général de 2019, Pages 37.38.

Le Père Jean-Claude Angoula, s’appuyant sur les paroles de Sœur Eugénie Caps, souligne que ce service exige de placer Dieu au premier rang de tout, de s’organiser, d’avoir un certain équilibre, et de ne pas briser des vies humaines.  « Que d’occasions de se laisser de côté : ses vues, sa manière de voir, de faire… Être prudentes, oui. Soyons unies au bon Dieu et n’agissons que sous l’inspiration de grâce. Que de bien à faire auprès des âmes. Ne les brisons pas, jamais. Imitons là notre Jésus, doux et humble de cœur ». Cf. Lettres de Sœur Eugénie Caps à Catherine Frentz, 19 octobre 1927.

Eugénie nous exhorte à maintenir une vie de prière malgré de multiples sollicitations de services, « Jamais omettre ses exercices, même au milieu des travaux absorbants. La force est dans la prière et l’union à Dieu seul ». Cf. Journal de Sœur Eugénie Caps, retraite du 5-12 octobre 1922.

« La fraternité religieuse n’est pas facultative, c’est une obligation. Une fois engagé dans une famille religieuse, on est tenu d’en vivre la culture, l’esprit, c’est-à-dire de vivre le Charisme de fondation qu’on partagera avec les autres membres, de manière à transformer la communauté en une école d’amour où l’on apprend à aimer les frères et les sœurs avec lesquels on vit, à aimer l’humanité qui a besoin de la miséricorde de Dieu et de la solidarité fraternelle. D’où l’ouverture de la vie fraternelle à la mission, et ce premier témoignage missionnaire doit commencer en communauté ». Cf. La vie fraternelle : un défi permanent, dans Vies consacrées, n°2018-2, avril 2018, pages 11-26.

Pistes de réflexion

  1.     Prendre du temps pour méditer sur les textes suivants :

Mt 20, 25-27 / Ep 4, 29-32.

  1.     Sœur Eugénie Caps écrit dans son journal le 5 juillet 1916, « Ô bon Jésus, voyez, pour vous, nous voulons travailler ensemble, pour votre gloire ; ensemble vous aimer. Bien des choses seraient à discuter ensemble ».  

À partir de cette parole de Sœur Eugénie,

  •         Sur quels points il serait intéressant d’échanger, comme dit Sœur Eugénie, de discuter ensemble, avec mes Sœurs en communauté ?