Sœur Júlia Tchilambi Tchiwila Capela est en mission à Cruz Quebrada au Portugal. Elle fait partie du Comité Local d’Organisation des Journées Mondiales de la Jeunesse, du Patriarcat[1] de Lisbonne. Dans un interview réalisé par Sœur Joaquina Martins da Silva, elle nous présente cette organisation et ce qu’elle y fait.
Sœur Joaquina : Júlia, chaque lundi, tu passes ta journée au C.O.L. Peux-tu me dire qu’est-ce que c’est le C.O.L. ?
Sœur Júlia : Le sigle C.O.L. signifie Comité Local d’Organisation. Il s’agit de l’organisme central exécutif des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui auront lieu à Lisbonne en août 2023. Ces Journées ont pour thème, « Marie se leva et partit en hâte », allusion à la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, et qui entend faire des jeunes des messagers passionnés de la Bonne Nouvelle, à l’exemple de Marie.
Sœur Joaquina : Peux -tu m’expliquer en quelques mots le fonctionnement du C.O.L. ?
Sœur Júlia : La responsabilité première revient à l’Archidiocèse de Lisbonne, qui a délégué pour ce service Monseigneur Américo Aguiar, son Évêque auxiliaire. Il est assisté par le Père Duarte. Par ailleurs, il y a plusieurs dizaines de bénévoles qui y travaillent chaque jour. Une plateforme digitale sophistiquée et efficace a été mise en place, par laquelle passe la quasi-totalité de l’organisation, et elle est gérée presqu’ exclusivement par des bénévoles. Il y a un secteur central appelé « Caminho 23 » (Chemin 23), qui a pour mission de gérer la relation avec toutes les réalités et personnes avec qui il faut dialoguer. Elle s’occupe aussi de l’accompagnement des bénévoles et de l’organisation de leur travail.
Sœur Joaquina : Parle-moi un peu de ces bénévoles.
Sœur Júlia : Les bénévoles sont très nombreux, des dizaines de jeunes et de moins jeunes, de plusieurs nationalités. Certains y sont à temps plein, d’autres donnent quelques mois, quelques semaines ou quelques jours par semaine, chacun selon ses possibilités et ses compétences. Ceux qui n’habitent pas Lisbonne sont logés dans des familles d’accueil ou des Communautés religieuses.
Sœur Joaquina : Que font-ils ?
Sœur Júlia : Les bénévoles s’occupent des différents services, comme par exemple, Contact Center, Pastorale, Finances, Communication, Relations internationales, Logistique, etc. Presque tout se fait à travers la plateforme digitale. Certains d’entre eux ont participé aux pré-journées dans d’autres pays comme le Cap Vert, l’Angola et le Mozambique. Il y a aussi l’accueil des nombreux visiteurs qui arrivent chaque jour au Centre. Ce sont des groupes qui veulent visiter les installations et connaître le fonctionnement des différents services, certains viennent pour des informations.
D’autres aussi sont des envoyés de certaines Conférences Épiscopales qui préparent la venue de leurs groupes de jeunes. Même le Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, nous a déjà visités et a fait son inscription pour participer aux Journées Mondiales de la Jeunesse.
Sœur Joaquina : Et quelle est ta mission dans cet ensemble ?
Sœur Júlia : Dans le Contact center, j’ai pour mission de répondre aux messages qui nous arrivent de partout dans le monde, en portugais et en français. Il y a de tout, des questions, des doutes, des suggestions. Quand le contenu du message dépasse mes compétences, je le renvoie au secteur concerné.
Sœur Joaquina : Comment se passe une journée au C.O.L. ?
Sœur Júlia : Nous commençons le travail à 9 heures pour terminer à 17 heures. À midi, il y a une pause pour la prière de l’Angelus, nous rappelant l’Annonciation de l’Ange à Marie et la visite de Marie à Elizabeth sa cousine, afin de renforcer notre communion à Dieu. Ensuite, nous avons l’Eucharistie, où réunis autour de la table de la Parole et du Pain, nous sommes fortifiés par la grâce, à la suite de Jésus Christ. Puis, c’est le moment d’amitié et le partage autour d’une table garnie avec ce que chacun a apporté de chez lui. C’est très touchant de voir l’union et la fraternité qui s’y vivent, dans un accueil mutuel.
Sœur Joaquina : Et toi, jeune Spiritaine, comment vis-tu cette mission ?
Sœur Júlia : La mission spiritaine se vit en réponse à l’appel de Dieu ressenti au plus profond de notre être, à travers l’Église et la Congrégation. Ainsi, moi, en tant que jeune Sœur, je vis cette mission avec joie, gratitude et espérance, à l’exemple de Marie. C’est très beau de voir des jeunes de différentes nationalités réunis, donnant de leur temps et leurs connaissances afin que cet évènement puisse être vécu dans un esprit de foi, de joie et de découverte. J’essaie d’être auprès d’eux, présence et témoignage de Jésus Christ, pour ceux qui vivent leur foi, pour d’autres qui, en étant chrétiens se sont éloignés de la pratique religieuse, et même pour les non chrétiens. Pour moi, cette expérience est très gratifiante, puisque, grâce à elle, j’apprends réellement à élargir mes horizons et à boire à la source bien profonde de ce qui fait la mission. Je crois que cet évènement sera le fondement de la grande espérance dont notre monde a besoin, et qu’elle aura aussi, en particulier, un impact positif dans la vie des Jeunes de l’Église locale.
Sœur Joaquina : Merci, Júlia, pour ce beau partage. Il peut être pour nous, Spiritaines, une invitation à accompagner, par la prière, ce grand évènement ecclésial.
Propos recueillis par Sœur Joaquina Martins da Silva
[1] Le Patriarcat de Lisbonne est un siège métropolitain de l’Église Catholique Romaine du Portugal. Le diocèse fondé au IVe siècle a été élevé au rang d’archidiocèse le 10 novembre 1394, puis à celui de Patriarcat le 7 novembre 1716.