372d915a31df452eb978d1f0f7503b10Nous sommes toujours dans la célébration du Centenaire de la première prise d’habit. En ce jour de fête de l’Épiphanie, nous rendons grâce à Dieu pour le 102e anniversaire de Fondation de notre Congrégation. Nous nous proposons, en ce mois de janvier, de souligner l’espérance de Sœur Eugénie Caps au milieu des difficultés.

Épiphanie – Anniversaire de Fondation de notre Congrégation

L’Épiphanie est la manifestation de Dieu aux hommes. C’est aussi, pour nous, Spiritaines, la manifestation de Dieu dans la vie de Soeur Eugénie, la conduisant à    la fondation d’une Œuvre missionnaire et à l’abandon total à la volonté de Dieu.

 

Les Rois Mages ont vu une étoile spéciale et ils ont compris qu’il était arrivé quelque chose d’extraordinaire dans le monde.

Eugénie le jour de sa première communion.

Le 18 juin 1905, lors du renouvellement de sa 1ère communion, Eugénie se sent intérieurement poussée à se consacrer à Dieu par le vœu de chasteté perpétuelle, afin d’appartenir à Dieu entièrement. Cf. Ma vocation, Collection Spiritaine n°3, page 19. Aussi, le 25 avril 1915, pendant son action de grâce, elle a une vision et comprend qu’elle est appelée à fonder une nouvelle Œuvre de Sœurs missionnaires. Cf. Ma Vocation, Collection Spiritaine n°3, page 51. N’est-ce pas là l’étoile spéciale qu’Eugénie découvre et dont elle essaie de comprendre le message qu’elle lui transmet ?

Les Mages se mettent en route, suivant l’étoile, pour aller adorer le Roi des Juifs qui vient de naître.

Pendant quelques années, Eugénie va chercher comment réaliser ce désir de se consacrer à Dieu. Elle se met donc en route, suivant l’étoile qu’elle a aperçue au fond de son cœur. La poésie du Père Le Roy sera un rayon de lumière de cette étoile, un rayon qui va l’aider à faire un pas de plus, car c’est là que sa vocation missionnaire se trouvera affermie. Cf. Ma Vocation, Collection Spiritaine n°3, page 39.

À un moment, les Mages ne voient plus l’étoile, alors ils vont prendre des renseignements chez Hérode.

À un moment, Eugénie aussi est déconcertée, parce que son directeur ne va pas dans la même direction qu’elle, il ne semble pas la comprendre. L’Abbé Eich, en effet, ne croit pas qu’elle est appelée à la vie religieuse. Il pense, de son côté, à une fondation à branches multiples, qui atteindrait toutes les misères humaines, et Eugénie pourrait s’occuper de l’une de ces branches en restant dans le monde. Mais Eugénie est convaincue que le Seigneur lui demande une œuvre de religieuses uniquement missionnaires. Aussi, l’Abbé Eich éprouva Eugénie au point que parfois cette dernière sentait le doute se lever en elle. Cf. Manuscrit de Sœur Élise Muller, pages 8-12. Ces moments de difficultés et de doutes sont comme ce moment où les Mages perdent l’étoile de vue. Eugénie a besoin de plus d’éclairage, alors, elle s’abandonne entre les mains du Seigneur, « Oh ! J’ai confiance mon Jésus, si vraiment vous voulez cette œuvre, vous saurez bien tout conduire à bonne fin. Comme Dieu le veut !». Cf. Manuscrit de Sœur Élise Muller, 2e édition, page 12.

En sortant de chez Hérode, les Mages retrouvent l’étoile, qui ira s’arrêter au-dessus du lieu où se trouve l’Enfant-Roi.

Après ces moments d’épreuve avec l’Abbé Eich, Eugénie trouve enfin, dans les Écrits du Vénérable Père Libermann, « l’esprit tout trouvé » qu’elle souhaite pour l’Institut. Cf. Manuscrit de Sœur Élise Muller, 2e édition, page 13. La vie et les Écrits du Vénérable Père Libermann apparaissent donc comme cette étoile qui montre à nouveau le chemin pour arriver au Messie, car à partir de là, le chemin vers la fondation va prendre une autre tournure avec la rencontre des Pères Spiritains.

Les Mages adorent l’Enfant et lui offrent de prestigieux cadeaux, or, myrrhe et encens.

Une fois la volonté de Dieu connue, le merveilleux cadeau qu’Eugénie offre à Dieu, c’est elle-même. « Dans son carnet Ma Vocation (carnet pas encore publié à ce jour), Eugénie dit, Je partis en m’arrachant des bras de cette mère bien-aimée, pour aller me jeter dans ceux de Jésus, qui à ce moment pénible me donna la grâce de la persévérance. Je lui dis : Mon Jésus, c’est pour Vous. Pour une créature, je n’aurais pas pu faire une telle violence à mon cœur ». Cf. Manuscrit de Sœur Élise Muller, 2e édition, page 21.

L’espérance de Sœur Eugénie au milieu des difficultés

Eugénie Caps, dans son cheminement, passe par bien des difficultés, mais elle garde confiance en Dieu et avance.

« Je ne me faisais nullement illusion sur les difficultés d’ériger une nouvelle Œuvre et j’entrevoyais bien qu’il serait beaucoup plus simple d’entrer dans une Congrégation existante, ayant ses Règles approuvées, étant sous la protection de Monseigneur et de l’État. Tandis que commencer, ce serait autre chose : des peines, des souffrances, des humiliations, des privations, l’opprobre et le mépris. Je comprenais que ce ne serait pas une petite affaire, ni un jeu d’enfant auquel on puisse se livrer de but en blanc. Ce ne serait qu’avec le secours de Dieu, sous sa direction toute puissante et en ayant une grande confiance en Lui, qu’on arriverait au but ». Cf. Ma vocation, page 85.

« Dieu seul sait combien mon âme ressent toute la charge de cette fondation. Mais mon espérance est en Vous, mon Dieu ». Cf. Journal de Sœur Eugénie Caps, le 25 janvier 1921.

Regard positif de Sœur Eugénie Caps

Eugénie nous apprend à avoir un regard positif face à toutes les situations auxquelles nous pouvons être confrontées. Face à « l’incident » qui se produit lors du 2e anniversaire de notre Fondation, Eugénie garde son calme, mais elle écrit dans son journal son ressenti.

« Le 6 janvier 1923, Mère Adeline avait invité pour fêter l’Anniversaire de la Fondation la Supérieure Générale de Saint Jean de Bassel et Mme Mayer de Farschviller. Elle avait voulu nous faire une surprise, mal lui en prit. Le Père Onfroy déclara : Quel anniversaire ? Farschviller n’existe pas pour moi. Il n’eut pour la Révérende Mère Générale, même pas l’égard de politesse de retarder la grand-Messe de quelques minutes et fit commencer celle-ci pendant qu’elle saluait Mère Adeline à la porte d’entrée et pour Mme Mayer, il ne permit pas que le groupe de Farschwiller la salua, en dehors de Sœur Eugénie. Elle passa sa journée à la chapelle et dans le corridor, le parloir étant occupé par ailleurs. Heureusement que le Père Husser était là pour sauver la situation ou au moins l’atténuer. Mme Mayer fut hors d’elle de cette réception et la Révérende Mère comprit bien des choses. Mère Adeline pleura une fois de plus le soir, quand tout le monde fut parti ; et nous aussi ce soir-là, nous pleurions en silence ». Cf. Manuscrit de Sœur Élise Muller, 2e édition, page 46.

« Ah ! mon Dieu, à ce moment-là nous étions trois : et maintenant 33 Sœurs, 20 novices et 13 postulantes. Merci, mon Dieu de toutes les grâces reçues durant ces 2 années. En ce jour, visite de la très Révérende Mère Ana Maria, Supérieure Générale des Sœurs de la Divine Providence de Saint Jean de Bassel, accompagnée de la Mère Économe et de Sœur Marie Lucie. Quelle belle journée ! ». Cf. Journal de Sœur Eugénie Caps, le 6 janvier 1923.

Quelques points de méditation et de partage

  1.       À la suite de Sœur Eugénie Caps, comment je gère les difficultés que je rencontre ?
  2.       Quelle est l’étoile qui me guide aujourd’hui dans ma vie religieuse missionnaire ou ma vie de chrétien ?
  3.       Quelle est l’espérance qui m’habite ?

En ce début d’année, nous nous souhaitons beaucoup de bons vœux. Peut-être que nous pourrons aussi, en ce moment où nous célébrons le Centenaire de la première entrée au noviciat, penser à nos compagnes de noviciat, qu’elles soient encore avec nous dans la Congrégation ou pas, et leur envoyer une carte de vœux, un message simple, etc. Prier pour elles, sans oublier celles qui font déjà partie de la communauté du Ciel.