Dans le cadre du Centenaire de la première prise d’habit, nous relisons, en ce mois de novembre, le vécu de Sœur Eugénie Caps au Noviciat, pour cheminer avec elle dans sa relation à Jésus.

Durant le mois de novembre, chaque semaine, nous sommes invités à choisir l’un des thèmes proposés pour ce mois, le prier et le partager, pour renouveler notre « Fiat », notre « oui » à la mission que Dieu nous confie aujourd’hui.

De son vécu à nos partages

Se laisser modeler

Eugénie lutte pour améliorer son caractère. Elle se félicite d’avoir fait du bien, elle accepte de se remettre en cause, elle lutte contre les tentations, et elle fait des efforts.

« Bonne journée encore. Luttes et tentations ne manquent pas mais avec la grâce je sus maintenir la patience au milieu de ma charge pas mal pénible qui est : le repassage. Cependant je puis même rendre hier, le bien pour le mal, et cela à une sœur qui déjà bien souvent me fit souffrir. Ah ! Mon Dieu, que cette parole est vraie Pardonnez et il vous sera pardonné. Donc, pour aujourd’hui quelques tentations au sujet du silence, pas de chutes, non plus. Merci mon Dieu. Un manquement cependant et cela de curiosité. Pardon, mon Dieu, c’était une Postulante qui recevait la visite de son papa et alors j’ai regardé par la fenêtre ». Journal de Sœur Eugénie caps, 13 Janvier 1923.

« Que votre âme soit déchirée et brisée ! Qu’elle soit comme un froment qui est moulu. Consolez-vous mon bien aimé frère : plus la divine bonté vous déchirera, plus elle fera sortir de vous la substance de sa grâce divine ». Père François Libermann, Lettres Spirituelles, page 290.

Apprendre l’humilité 

Eugénie progresse en humilité à partir d’un événement douloureux. Elle puise toute sa force en Dieu pour avancer et pour continuer.

« Quant à une Maîtresse de Novices d’une autre Congrégation, [Monseigneur Le  Roy] n’y tient pas, il me charge de diriger tout comme par le passé ! Mon Dieu, en aurai-je la force, les capacités ! Que votre Sainte Volonté soit faite ! ». Journal de Sœur Eugénie caps, février 1922.

« On demande de me déplacer, de me prendre la charge de Supérieure. Mon Dieu tout ce que vous voudrez et permettrez. Maintenant que le nid est préparé, que le plus difficile est passé, broyez votre petit instrument, mettez-le dans un coin, tout ce que vous voudrez. Pourvu que vous soyez glorifié, que les âmes de mes chers noirs soient sauvées, le reste ne compte pas ! Seigneur donnez-moi la force d’aller jusqu’au bout, de Vous servir avec fidélité ! Le R.P. Clauss nous quitte le même soir, demain il ira à St Jean de Bassel, demander à la Supérieure Générale des Sœurs de la Providence, une Maîtresse de Novices ! ». Journal de Sœur Eugénie Caps, 4 mars 1922.

« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ». 2 Co 12, 10.

La sainteté dans les petites actions

Eugénie a compris que l’union à Dieu passe par de très petites choses, dans de très humbles services.

« Mon Jésus pour être une sainte, il me faut être fidèle dans des petites choses, il faut me renoncer sur tout. J’ai mille occasions en un jour de le faire. Tant de petits riens qui pourtant sont de grandes choses. Vous me donnez des lumières, Jésus. Je vois clairement que je dois encore briser davantage ma volonté propre. Tous les matins je suis aux légumes, j’ai constaté, que là même, je peux satisfaire ma volonté. Je suis parfois tentée de laisser un légume d’un côté parce qu’il est difficile à faire et que cela me coûte. Non, je le ferai et non un autre. J’avoue que jamais l’idée auparavant m’était venue de me mortifier en une chose pareille et jusqu’à peu de semaines j’aurais laissé ». Journal de Sœur Eugénie Caps, 21 Août 1924.

« Non je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux, je ne poursuis ni grand dessein ni merveille qui me dépassent ». Psaume 130, 1.

Découvrir l’obéissance et la docilité

Eugénie apprend, au noviciat, à recevoir des charges qu’elle ne souhaite pas.

« Les charges sont changées et hélas je m’entends nommer auxiliaire et sacristine. Que veut dire ce coup ! Jésus, vous seul qui me connaissez à fond, vous voyez ce que mon pauvre cœur en souffre depuis hier soir. Après coup je me demandais si c’était bien moi que l’on avait nommée tellement cela me troublait au sujet de la première charge. Je n’y comprends plus rien. Ah ! Mon Jésus avec vous toujours. Ah ! Cette journée sera bonne car je souffre beaucoup. Adieu ma charge de repassage, tout passe ici-bas et par ce changement je vois qu’il ne faut pas mettre son cœur aux choses passagères. Mon Dieu quelle bonne leçon que celle de ces jours derniers. Merci ! En haut les cœurs ! ». Journal de Sœur Eugénie caps, 19 février 1923.

« L’adhésion à ces décisions pourra nous coûter. Notre obéissance devient alors source de vie pour nous-mêmes et pour les multitudes. Cf. Constitutions, Notre Vie Spiritaine n° 62.

Approfondir sa Vie intérieure et son Union à Jésus 

Eugénie qui a connu des périodes de consolation spirituelle, traverse l’épreuve de la sécheresse. Pour nous, les années sont passées, la flamme s’est peut-être affaiblie ou éteinte, ne perdons pas courage.

« Il y a 6, 7 ans j’étais remplie de consolations dans le service de Dieu. Mais plus tard, lorsque le bon Maître jugea bon de me mettre à l’épreuve, j’avais du mal à me mettre en prière, à faire oraison, je ne trouvais rien qui me rappelait tant soit peu un motif d’oraison, Dieu me paraissait si loin, si loin ! Au commencement, tout cela me semblait dur, je me croyais mauvaise, bonne à rien. Alors je me mis à dire : Mon Dieu, tout par amour pour Vous ! Je sentais que tous ces sacrifices étaient des actes d’amour. Souffrances dures ! Mais, mon Dieu, elles firent grand bien à mon âme ! Je compris que l’amour parfait ne consiste pas à dire : « Mon Dieu je vous aime », mais qu’il faut aimer pratiquement. Je fais ainsi, oui, je comprends mon Dieu, je sens ma faiblesse ». Journal de Sœur Eugénie Caps, 16 mars 1922.

« Le Seigneur passe, entendras-tu l’Esprit de Jésus Christ ? Il creuse en toi la pauvreté pour t’apprendre à prier ». Prière du Temps présent, page 713.

Célébrer et rendre grâces 

Au cours des Vêpres, lire une courte phrase de Sœur Eugénie, issue du partage de la semaine, et la déposer dans un panier en exprimant une prière.

Proposition d’hymne en anglais, à retrouver sur Youtube: “I believe in the sun, even when it doesn’t shine” de Carey Landry.

Terminer avec la prière d’Eugénie suivante,

« Jésus ! Quelle joie et quel bonheur ! Jésus sous le même toit que nous. Jésus partage mes joies, mon bonheur, mes peines, mes angoisses. Quel heureux moment que celui où Jésus pour la première fois descend (en sa présence réelle) sur l’autel préparé par les petites Missionnaires du Saint-Esprit et du Saint Cœur de Marie. C’est un tabernacle de plus sur la terre ! Mon Dieu, mon unique amour. Vous m’appelez. Vous me faites entendre Votre voix que l’on entend que dans le silence du cœur ! Je suis ici pour faire votre très Sainte volonté ! Bientôt je serai religieuse Missionnaire. Mon Dieu ! Quelle grâce ! Je veux devenir une grande sainte par amour pour Vous, mon Dieu ». Journal de Sœur Eugénie Caps, 13 Mars 1922.

S’engager 

Comme Eugénie, qui dans l’Espérance recommençait toujours, quelle résolution personnelle ou communautaire pouvons-nous prendre ?