Soudain, un coup de vent
Quand je vous pose la question : Comment avez-vous vécu l’année du Centenaire ? Ou alors, Qu’est-ce que vous gardez de cette année jubilaire ? Les réponses sont débordantes d’enthousiasme, les yeux brillent d’espérance, les voix sont remplies de chaleur et de mots, et ces mots qui en disent long, retentissent à nos oreilles : « Le vent souffle où il veut », « L’œuvre réussira, je la désire de tout mon cœur », « Zèle, audace, détermination », « Communion, confiance, transmission », « On s’engage pour toujours ? Oui pour toujours ».
Des moments de découverte, de réconciliation, d’émerveillement ont été vécus par chacun et chacune de nous pendant toute cette année de Grâce. De même, des combats et des luttes intérieures ont travaillé nos vies. Et nous avons avancé ensemble dans l’Espérance, parfois sur des terrains accidentés, mais éclairées par la Lumière du Ressuscité.
Sûrement que vous avez aussi la même impression que moi, les pages de l’Évangile se réactualisent à travers nos vies et dans la marche de notre Congrégation au fil du temps. Car 100 ans c’est déjà un bon fil !
Nous sommes invités à suivre de notre regard cette belle figure de l’annonce, Marie Madeleine. Elle « est partie annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec Lui, s’affligeaient et pleuraient ». Oui, croire à ceux et celles « qui l’avaient contemplé ressuscité ». Et puis, « Aller dans le monde entier, proclamer l’Évangile à toute la création ». Cf. Marc 16, 9-15. Cette Parole dynamisante s’adresse vraiment à nous Spiritaines, mais aussi à tous chrétiens : partir, aller, proclamer, annoncer la Nouvelle. Quand nous nous arrêtons sur cette Parole, nous constatons, qu’elle illumine nos cœurs de la ferveur de l’annonce et elle nous ouvre à des chemins missionnaires, chemins d’a-venir.
Ainsi, pendant ce temps fort du Centenaire, beaucoup de propositions d’activités, de rencontres, de réflexions, de pèlerinages, de récollections, de conférences ont été réalisés partout où la Congrégation est présente. Je voudrais vous partager ici quelques échos qui me sont parvenus. Bien sûr que vous en avez certainement eu d’autres. C’est une manière de faire mémoire de l’œuvre du Seigneur. Ensemble, réajustons sans cesse notre présent au Charisme reçu par Sœur Eugénie Caps. Car, comme vous le savez bien, il faut être vigilant pour ne pas dévier du vrai « coup de vent ».
Voilà, ci-dessous, quelques extraits qui nous aideront dans ce continuel réajustement :
« Vous m’avez invité à participer à ce Pèlerinage avec vous, sur les pas de Sœur Eugénie. Ce pèlerinage a été rempli de découvertes et de grâces pour ma vie. Je ne repars pas comme je suis arrivée. J’aurai plein de choses à raconter à mon mari, je suis très heureuse de vivre ce temps avec vous et de connaître la richesse de votre spiritualité ». Madame Denise Gayraud
« Je vous remercie vivement de m’avoir associé à ce projet de Colloque qui m’a permis de connaitre Sœur Eugénie et d’autres grandes figures liées à votre Congrégation que je suis heureux de connaître un peu plus. Je crois avoir beaucoup reçu durant ce Colloque et pour cela comme pour les cent ans, je veux rendre grâce avec vous, les autres sœurs et toutes les personnes embarquées dans l’aventure missionnaire ». Monsieur Pierre Diarra
« Merci beaucoup pour la qualité de la Lettre de clôture. Les mots d’Eugénie sont très forts dans le renoncement et le don d’elle-même, notamment le 2 novembre 1924. Mystérieuse fécondité spirituelle du don de soi ». Père Marc Botzung, Spiritain
« J’étais très heureux d’être avec vous ce dimanche pour vivre cette clôture du Centenaire et pour l’ouverture du second Centenaire. Une très belle fête avec tes sœurs et une belle action de grâce dans cette église du quartier. Je suis sûr que Sœur Eugénie était dans la joie au ciel avec toutes les sœurs et tous ceux et celles qui ont écrit les pages de ces 100 ans. Heureux de la présence et de revoir Nadine et Norbert Caps et Géraldine Caps ». Père Pierre Tritz, Fils de la Charité
« Je vous remercie bien sincèrement pour l’invitation à votre Colloque. On a bien senti qu’il était un temps fort de votre année du Centenaire. Une impression générale, c’est que vos Sœurs sont jeunes physiquement et d’esprit. Elles ont témoigné lors de ce Colloque d’un grand sens de l’accueil et de beaucoup de joie. Vous avez la chance d’avoir Sœur Eugénie à vos côtés. Et Sœur Eugénie a de la chance de vous avoir à ses côtés. Recevez mon bon souvenir ». Monsieur Bernard Ducol
« Je suis émerveillée par la liberté de parole de vos Sœurs, elles vivent et sont engagées dans ce chemin que Sœur Eugénie a ouvert ». Madame Catherine Marin
« Ce Colloque va rester gravé longtemps dans ma mémoire et dans mon cœur. Merci d’avoir osé me faire confiance et d’avoir eu l’audace de formuler cette demande. Merci aussi pour tout le soin apporté à la préparation du Colloque et aux multiples attentions promulguées à notre égard. Merci aussi pour l’aventure audacieuse dans laquelle s’est lancée la Congrégation, à la fois de revisiter son histoire, et de publier et de travailler sur les sources. C’est courageux, car ça demande beaucoup de travail et c’est très important pour votre histoire, notre histoire et pour l’avenir. Et c’est très beau ! J’ai été aussi très touchée par le témoignage de Sœur Paul Girolet. Du haut de ses 100 ans, elle est rayonnante ». Madame Géraldine Caps
« À l’occasion de la fête de l’anniversaire de la mort de Sœur Eugénie, c’est une très belle méditation sur la Promesse, et elle a accompagné ma prière de ce jour. La Promesse porte l’espérance et le dynamisme, et c’est ce dont nous avons besoin dans nos congrégations. Plus j’avance, plus j’admire chez Sœur Eugénie sa grande liberté. Au XIXe siècle, tout ce que l’on demandait aux croyants c’était d’adhérer pleinement et en conscience à l’enseignement de l’Eglise. La réflexion personnelle était vite suspecte et ne pouvait s’éloigner de la doctrine. Il fallait une grande liberté intérieure pour oser chercher, s’interroger, et entreprendre un chemin personnel. C’était vrai pour les hommes, et combien plus encore pour les femmes. Sœur Eugénie était étroitement suivie, et contrôlée, par son directeur spirituel, et la confession permettait d’aller traquer jusqu’au fond de la conscience la moindre pensée qui aurait pu être suspecte. Malgré ce carcan extrêmement étroit, Sœur Eugénie a su garder ce contact profond, permanent et personnel avec le Christ, et persévérer avec patience. Sa liberté intérieure, Sœur Eugénie l’a vécue avec humilité, et l’a exprimée avec le vocabulaire très sulpicien de son époque. Cette liberté lui a permis de se réjouir du développement de son Institut malgré la douleur de sa mise à l’écart et les souffrances de sa santé. Elle rejoint la liberté du Christ, celle que l’on trouve quand on a tout donné. Je vous souhaite beaucoup de joie et de découvertes dans la méditation de la vie, des écrits et de l’œuvre de Sœur Eugénie, et dans tout ce que vous accomplissez pour vivre aujourd’hui son intuition apostolique ». Père Jean-Marc Sierro, Spiritain
« Je suis heureux et honoré d’avoir participé au Colloque et aussi pour tout ce qui m’a été donné au cours du Pèlerinage en Lorraine ». Père Jean-Paul Cazes, du Diocèse de Nanterre
« Je suis très reconnaissant aux Sœurs spiritaines pour toute leur aide à la Province de France, aide que j’ai souvent constatée et admirée pendant mes années à l’équipe provinciale (1988-1997) : bonne et fructueuse collaboration dans l’animation vocationnelle, dans l’animation des Fraternités du Saint-Esprit et, plus tard, des Fraternités spiritaines, dans la rédaction et la diffusion de la revue Pentecôte sur le Monde, dans l’accueil et le soin des confrères âgés et malades, en particulier à Vence, etc. Plusieurs fois, en visitant les circonscriptions spiritaines à travers le monde, j’ai eu le bonheur aussi de croiser de dynamiques communautés de Sœurs spiritaines. J’ai toujours admiré leurs compétences professionnelles (santé, éducation, pastorale, arts ménagers, etc.), leur résilience au milieu des pires difficultés, leur proximité avec les gens les plus simples et les plus pauvres, leur joie de vivre dont on devinait facilement la source profonde. Que cette joie continue à illuminer leurs visages, pendant l’année jubilaire et bien au-delà ! ». Père Jean-Paul Hoch, Spiritain
Tous ces partages très pétillants de vie nous donnent la douce hardiesse énergisante pour avancer dans ce deuxième Centenaire, qui vient de commencer.
À chacun et à chacune de vous, un très grand merci, parce que par votre docilité au souffle de l’Esprit vous avez rendu possible ce Premier Centenaire de la Fondation. Votre enthousiasme pour le vivre, votre détermination pour avancer, votre audace pour franchir les difficultés, votre docile collaboration, vos efforts remarquables pour travailler en équipe connectée, c’est un élan inoubliable de la communion et de la communication entre nous, en Congrégation, et avec tous nos chers Laïcs. Donc, c’est possible.
Une autre joie à partager ensemble va être le livre, qui sortira en juillet prochain à la suite du Colloque. Il parlera des Spiritaines, « Un siècle de mission au féminin ». De ce fait, une trace demeurera dans notre histoire humaine sur ce Centenaire, qui depuis les débuts a voulu répondre à la Promesse du Seigneur : « L’Œuvre réussira ».
J’aimerais vous dire, oui, n’oublions pas que c’est quand nous nous trouvons réunis tous ensemble que soudain, un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent et tous sont remplis d’Esprit Saint et chacun s’exprime ainsi selon le don de l’Esprit. Cf. Actes des Apôtres 2, 1-11.
C’est en raison d’être ensemble dans ce même Esprit que ce Centenaire a été possible. « Gloire au Seigneur à tout jamais. Que Dieu se réjouisse en ses œuvres ». Cf. Psaume 103. Et que ce coup de vent nous porte loin de nos schémas tout faits, nous emportant ainsi plus près des lieux qui nous remplissent d’Esprit. « Adorable Esprit, rafraîchissez-moi par votre souffle délicieux ». Cf. CSJ, 89, 1840. Faisons nôtre cette prière du Père François Libermann et continuons, avançons « légères comme des plumes », Cf. Lettres de Sœur Eugénie Caps à Catherine Frentz, Collection spiritaine n°2, page 29, comme nous conseille Sœur Eugénie.
Je vous souhaite à tous et à toutes une très belle et sainte fête de la Pentecôte, en m’unissant à vos prières remplies d’Esprit Saint, où vous vous exprimez librement en disponibilité et générosité. Que les dons de l’Esprit jaillissent en abondance en chacun et chacune de vous.
Et saint coup de vent à vous et à nous !
Sœur Olga Fonseca
Supérieure générale des Sœurs Spiritaines