Baptistère de l’église de Loudrefing, où a été baptisée Eugénie caps, le 7 juin 1892.

Eugénie Caps est née le 3 juin 1892, à Loudrefing, province de Lorraine en France et reçoit le baptême le 7 juin, dans la Paroisse de Loudrefing. Dans le cadre du Centenaire, les Spiritaines font mémoire de la naissance de Soeur Eugénie, en relisant des épisodes de son enfance, qu’elle partage elle-même dans son récit autobiographique  » Ma Vocation ».

Voici quelques uns de ces évènements d’enfance, qui témoignent d’une personnalité déjà bien trempée de la petite Eugénie, courageuse, volontaire et même espiègle par moment.

Famille d’Eugénie Caps, de gauche à droite, la tante d’Eugénie, Eugénie enfant, son Père, son frère Camille et sa mère.

Eugénie fut guidée par des parents profondément chrétiens, mais elle y mit du sien pour être fidèle aux grâces qui lui étaient accordées.

La prière du chapelet en famille

« Un de mes tout premiers souvenirs est la prière et le chapelet dits en commun chaque soir. Avec quel recueillement j’entendais Maman présider les prières. Le petit lutin d’Eugénie, d’une nature vive, ardente, était parfaitement tranquille, mais que de fois Maman chérie me tenait près d’elle, et que de fois aussi je comptais les ‘’Ave Maria’’ encore à réciter ; cependant je tenais bon jusqu’au bout ». Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 7.

Maison natale de Soeur Eugénie, à Loudrefing.

Tenir à la parole donnée

« Papa me permit à moi et mon petit frère Camille, plus jeune que moi, de faire des rondes avec nos petits voisins. La consigne était de rentrer pour huit heures, ou alors la porte serait fermée ; cependant il faisait si bon jouer et je ne pensais nullement à rentrer. La nuit étant venue, je me presse à me rendre chez nous ; la porte du jardin restée ouverte me permit d’aller jusqu’à la porte d’entrée, mais la porte était impitoyablement fermée à clef. ‘’Papa, Maman’’ au lit, et hélas, il me faudrait ‘’ coucher dehors’’. Je me résignais à mon sort et assise sur l’escalier je fus bien peinée de ce que mes parents n’avaient pas l’air de vouloir encore de moi. Enfin Papa vint ouvrir la porte ; je ne me rappelle pas ce qui se passe après, mais il ne fut plus nécessaire de me dire deux fois la même chose sur ce rapport, j’avais compris la leçon ». Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 7.

« Le bon Dieu m’a prévenue de tant de grâce, l’atmosphère dans laquelle je grandis n’était qu’attirance vers ce qui est surnaturel. Je le reconnais maintenant, le bon Dieu a usé de miséricorde envers moi depuis mon plus jeune âge ». Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 10.

 

Eugénie et l’Enfant Jésus

« Vers l’âge de 4 ans peut-être, étant dans mon lit, le Petit Jésus, m’attira à Lui ; cela arriva ainsi : au-dessus de mon lit se trouvait un assez grand tableau de l’enfant Jésus tenant dans sa main le globe terrestre. Je le contemplais parfois assez longtemps. Une fois, était-ce un rêve, ou une réalité, le fait est que l’Enfant Jésus me semblait vivant, j’étais remplie de délices, d’une joie qui me rendait heureuse au-delà de toute expression. Je sentais comme si j’étais attirée par ce bon Jésus., si beau, si doux, au visage si souriant ; revenant à moi, je me sentais si enflammée pour Jésus, je le désirais tant, oui, Lui, ce fut mon tout ».Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 11.

Quelques fioretti d’Eugénie

Le Coq, sur le chemin de fer « Un jour oubliant la consigne de ne pas sortir du jardin, armée d’un bâton je sors avec mon petit frère garder deux coqs, je vois tout à coup un coq sur la ligne du chemin de fer.  Mon bâton à la main, je me précipite sur le malheureux coq, le chassant pour qu’il ne soit pas écrasé. Je tombe sur l’autre ligne et je vois venir sur moi le train venant de Sarrebourg. Lorsque j’ouvris les yeux je me trouvais dans le fossé, où j’avais sans doute été lancée par la machine, vivante sans aucune blessure. Papa me ramena chez nous, et avec mon petit frère me mit en pénitence. Maman me fit venir près d’elle, et à genoux me fit réciter ma prière à l’ange gardien, qui, comme elle me disait, m’avait sauvé la vie. A la suite, quelle dévotion n’ai-je pas eu pour mon ‘’Bon Ange ‘’ !Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 11.

Pêche aux poissons et balade sur le canal « J’étais entreprenante, hardie même à des moments donnés. Un jour je prends la ligne de pêche à Papa et je pars, toujours avec mon petit frère, vers le canal ‘’attraper des poissons’’. Une autre fois, avec mes petits amis, nous montons dans une barque et nous voilà partis faire une randonnée sur le canal assez profond à cet endroit. Heureusement, la grande sœur de mes petits amis ayant vu le danger auquel nous courions nous fit venir, non sans peine, ‘’sur la terre’’ et nous administra en règle ce que nous avions mérité ».

Eugénie sur un cerisier « Encore au bord de l’eau je prends la fantaisie de monter sur un cerisier, j’étais seule. Arrivée dans les branches, je m’entends appeler par la femme du garde-canal, mais voyant au premier abord qu’elle ne pourrait pas m’atteindre vu la distance, je ne me pressais nullement de descendre ».

Eugénie et son ange gardien « Une fois je suis mordue par un chien, une autre fois un cheval en course passe sur moi, plutôt saute sur moi. Une nuit, ouvrant les yeux, je vois près de mon lit un homme, brrr ! il n’avait pas très ‘’bonne mine’’, le lendemain j’appris que c’était un voleur. Toujours il ne m’arrivait pas de mal ! Oh ! mon cher ‘’Bon ange ‘’ comme il a eu du travail avec ce petit lutin, cette ‘’enfant terrible’’ ».Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 12.

« Lorsqu’il m’arrivait d’être méchante, Maman ne m’accordait son pardon que lorsque j’en avais demandé pardon. Parfois c’était bien dur pour ma nature d’aller m’humilier ainsi, Maman me laissait alors en pénitence jusqu’à ce que j’avais reconnu mes torts. Elle ne manquait alors jamais de me faire comprendre que j’avais fait de la peine au bon Dieu ».

« Oh ! mon Dieu, comme je vous remercie de m’avoir donné de si bons Parents, oui, c’est auprès d’eux, par leurs exemples que je fus gardée pour Vous, mon Dieu. Maintenant je comprends combien Vous m’avez aimée ! ».Cf. Ma Vocation, Collection spiritaine n°3, page 13.