Soeur Mary Okpeh

Soeur Mary Okpeh, Spiritaine nigériane, en mission au Congo-Brazzaville, nous partage sa joie d’être une présence de soutien et d’amitié auprès des plus fragiles. Voici le récit de sa rencontre avec Bonel, un jeune en situation de handicap

Arrivée au Congo-Brazzaville, il y a un peu plus d’un an maintenant, j’ai rejoint la communauté de Dolisie, « Notre-Dame de l’Espérance ». C’est une communauté accueillante, ouverte à tous, qui vit au quotidien avec les pauvres qui viennent frapper à la porte en tout temps. Je vis ma mission auprès des malades de notre Centre de Santé « La Sainte Famille », où j’assure l’accueil de tous ceux qui viennent et la vente des médicaments. Le travail au dispensaire m’a ouvert de plus en plus aux souffrances des personnes, dues aux maladies ou à la pauvreté. Être témoin de cette souffrance, me fortifie et m’encourage dans mon apostolat.

Le jeune Bonel

En dehors du dispensaire, je rends visite aux malades dans les quartiers et les familles démunies au quartier de « Tahiti », pour leur partager l’amour de Dieu et leur donner l’espoir qu’ils sont aimés, malgré leur situation de vie. Un jour, en partant au dispensaire, j’ai vu un petit garçon assis sur un bidon coupé, de 25 litres, couleur jaune. Quatre jours après, je le voyais à la même place. Cela m’a posé question et je me suis approchée de lui pour savoir pourquoi il était toujours assis sur son bidon, à l’heure à laquelle les autres sont à l’école. En m’adressant à lui avec mes petits mots de « munukutuba », il m’a répondu ceci « Je suis malade. Je m’appelle Bonel Bafouakou, j’ai onze ans ».

Alors je lui ai demandé « De quoi souffres-tu, quelle est ta maladie ? ». L’enfant m’a répondu « Je suis handicapé, je n’ai plus de sensibilité, j’ai deux grandes plaies, une à la jambe et l’autre aux fesses. Le bidon est mon moyen de déplacement ». « Depuis quand vis-tu avec cette maladie ? ». Bonel me répondit, « Depuis deux ans. Avant j’allais à l’école, je jouais avec les enfants, mais la maladie est arrivée et malgré les multiples soins de mes parents, je n’ai pas pu guérir. Je suis orphelin de mère ».

Soeur Mary et le jeune Bonel sur son tricycle.

Aujourd’hui, grâce à des bienfaiteurs, le jeune Bonel possède un tricycle, qui lui permet de se rendre à notre Centre de santé pour des soins. Il est pris en charge par une dame, depuis Brazzaville et s’il plait à Dieu, Bonel va pouvoir reprendre le chemin de l’école l’année prochaine.