Soeur Rosenir Soares, Spiritaine brésilienne, missionnaire en Angola, nous partage son témoignage auprès des malades, qui se soignent par la médecine naturelle.
Il est difficile aujourd’hui, dans le monde des technologies de pointe, de demander à quelqu’un d’écrire un article sur les joies qui se vivent dans la mission, dans la vie communautaire, dans la pastorale. Je me demande si la technologie de pointe ne nuit pas à la capacité de conserver notre intelligence dans quelque chose de plus humain, plus proche de nous. Après une expérience difficile avec les adolescentes, il m’a été demandé d’assumer une pastorale qui m’a toujours fait peur, la santé. Oui, s’occuper de la santé physique, morale, spirituelle ou mentale de l’autre n’est pas une chose facile. Ici, il ne s’agit pas de médecine conventionnelle, mais naturelle. Pour cela, je suis à la fin d’un cours qui donne une certaine préparation pour travailler dans le domaine de la médecine naturelle. Compte tenu de la situation sanitaire en Angola, de nombreuses personnes ont recours à la médecine naturelle considérée comme plus efficace, bien que la durée du traitement soit plus longue.
Ce sont des jeunes, des personnes âgées, des enfants qui veulent se débarrasser d’une arthrite, d’un fibrome, d’une impuissance sexuelle, d’une stérilité, de l’hypertension artérielle, du VIH, et de tant d’autres maladies. Peu à peu, j’ai découvert que certaines maladies résultent d’une mauvaise habitude alimentaire. Hippocrate a dit « Que ton aliment soit ton médicament et que ton médicament soit ton aliment ». C’est ainsi que je procède avec les nombreuses personnes que je reçois, un régime approprié, riche en protéines et associé à certaines plantes médicinales, permet de guérir de nombreuses maladies. Pour certains, j’associe plusieurs éléments pour faire un complément alimentaire. Depuis le mois de juin dernier, je travaille trois matinées dans la pharmacie bioénergétique fondée par notre Sœur Marguerite Louguet. Ce sont plus de trente personnes qui y passent chaque mois. Ils rentrent chez eux avec des ordonnances et des recommandations pour le traitement, qu’il convient de réexaminer tous les quinze jours jusqu’à la fin du traitement.
C’est une grande joie et une grande satisfaction de constater que certains patients suivent bien les directives données, mais le plus triste est de savoir que certains, ayant trouvé un soulagement, ne poursuivent pas le traitement jusqu’au bout. Je suis heureuse de servir un Peuple qui vit dans le besoin, parfois seulement pour être écouté, rien de plus. C’est peut-être une des différences entre la médecine naturelle et la médecine conventionnelle, prendre le temps d’écouter, d’être avec l’autre qui vient à ma rencontre juste pour se dire bonjour. En plus de ce travail, j’ai vécu de grandes joies avec mes sœurs, avec l’église locale qui a accueilli son nouvel évêque, avec la vie consacrée qui essaie d’être un signe de lumière et d’espérance pour le peuple de Huambo.
Sr Rosenir da Consolação Soares