Et voilà, Il est là, Il est toujours là, mais souvent c’est moi, qui cours et qui ne m’arrête pas, trop occupé à faire des choses, à chercher des solutions, à prévoir ce qui peut arriver. Et si après l’évènement pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur, son ascension au ciel, nous saisissions cet évènement de Pentecôte, pour redonner le volant au Seigneur. Jésus n’a-t-il pas dit : « Je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Quand Il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, Il vous introduira dans la Vérité toute entière ». Jean 16, 7 ; 16, 13.
Et Il est venu comme Il l’avait dit. Les disciples avaient verrouillé les portes car ils avaient peur. N’est-ce pas bien souvent ce que nous vivons ? Nous sommes, en effet, prompts, à verrouiller les portes de notre cœur, les portes de nos maisons, les portes de nos frontières, car nous avons peur.

Nous avons peur de tout. « Et il leur dit : La paix soit avec vous ! Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit ». Jean 20, 21-22. Dieu désire tellement de se donner à nous, qu’Il nous donne sa vie même, son Esprit Saint.

Pentecôte 2018 ! Nouvelle Pentecôte laisserons-nous le Seigneur « souffler sur nous » ? Saurons-nous nous ouvrir pour recevoir de nouveau souffle ? Saurons-nous accueillir ce nouvel élan, ce nouveau dynamisme, ce renouvellement en profondeur afin de vivre et de partager cette vie et cette Espérance qui nous habitent ? Se mettre sous la mouvance de l’Esprit, c’est laisser le Seigneur reprendre le volant, la conduite de notre vie.

Le Seigneur nous communique sa propre puissance pour transformer notre vie, là où nous sommes incapables de le faire. Il nous remplit de force, d’amour, du feu missionnaire pour remplir la mission à laquelle Il nous a appelés. Il nous fait la grâce de l’expérience de vivre avec Lui comme une personne vivante qui nous guide et nous conduit sur les chemins de l’Obéissance au Père. Mais souvent on se comporte comme les disciples d’Emmaüs. On murmure, on doute, on oublie et on s’engouffre dans une vie qui a perdu son sens.

Alors pourquoi ne pas croire en cette bonne nouvelle ? Renouvelons notre Foi en ses promesses, sortons de notre routine, de notre tiédeur et entrons à l’intérieur de nous-même pour abandonner certaines manières de vivre et pour revisiter les grands désirs de vie spirituelle qui nous habitent. Ouvrons-lui grand notre cœur. Prenons le temps de l’écouter, mais de l’écouter vraiment pas seulement en lui adressant machinalement une prière et quelques minutes plus tard, on ne se souvient plus de ce que nous avons dit. Accepter l’Esprit de Jésus dans notre vie c’est accepter qu’il imprègne toute notre existence, lui donne forme, l’anime et l’arme de l’intérieur. Il nous pousse aux périphéries pour témoigner de sa présence et de son action autour de nous, là où nous sommes.

Et le Père Libermann continue à nous dire, dans ses Ecrits Spirituels, « Si Notre-Seigneur nous donne son Esprit, ce n’est pas pour que nous vivions, même en partie, selon le nôtre; il doit être notre conducteur, notre amour, notre tout. La qualité propre de cet Esprit étant d’être, par essence, l’amour de Dieu, il en résulte que TOUT en nous doit procéder de cet Amour, en être accompagné et aller droit à Dieu… Si nous voulons l’entendre, le voir et marcher sous sa conduite, il faut être attentif à ses inspirations, tenir nos regards continuellement tournés vers Lui, pratiquer le silence intérieur, c’est-à-dire de toutes nos passions, éviter la trop grande activité, ne vouloir connaître d’autre sagesse et d’autre prudence que celle qui nous vient de l’Esprit-Saint. Et par cette voie intérieure, éviter tous les efforts naturels pour nous unir à Lui. Tout cela doit être fait en toute paix et tranquillité d’âme. C’est dans cette disposition qu’il faut attendre de Lui tout ce qu’il Lui plaira de nous montrer et de nous faire exécuter, nous tenant toujours prêts à le suivre sans jamais le précéder ».
Bonne fête de Pentecôte ! Que l’Esprit Saint, en qui nous croyons, renouvelle toutes choses.

Extrait de la lettre de Sœur Monica Méléard, du bulletin Entre-nous Pentecôte 2018.