Soeur Helena Queijo, Spiritaine portugaise, témoigne de sa rencontre avec des personnes isolées dans les mornes en Haïti. Voici le récit de l’une d’entre elles.
« Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais malade et vous m’avez visité ». Mt. 25, 35-36.
A la fin de la messe, avec la communauté de base Saint Michel, nous sommes allées visiter une femme âgée, qui ne marche plus, mais qui reste encore bien consciente de tout. Elle habite avec une nièce, qui elle aussi, éprouve des difficultés à se déplacer. C’est elle qui soigne sa tante. Nous leur avons porté des draps, des vêtements afin de changer leurs habits, ainsi que du riz. Elles n’avaient pas beaucoup d’eau, elles étaient en fait démunies de tout.
En arrivant, j’ai eu mal au cœur en découvrant la scène, une femme couchée sur un petit lit, sans matelas, sans drap, dans une petite maison en bois, avec un sol en terre battue. Les femmes du groupe ont commencé par tout débarrasser et à faire le ménage. Elles ont également fait prendre une douche à cette dame. A la fin, nous avons refait le lit avec un drap neuf et elle a pu s’habiller avec les vêtements que nous lui avions apportés. J’ai admiré la générosité, la disponibilité des femmes, qui ont consacré toute une matinée au service de cette femme âgée et malade.
Les personnes âgées et les malades habitent dans toute la montagne, leurs habitats sont très dispersés et isolés les uns des autres, dont l’accès est vraiment difficile. Ce qui nous touche fortement ce sont toutes ces personnes âgées, malades qui vivent seules, loin de tout. A la fin de notre visite, le Curé a prié et donné la communion à cette dame. Seul Jésus peut lui donner la force pour vivre chaque jour. Elle-même le disait juste avant, qu’elle attendait l’heure de Dieu. Je suis restée sans voix, en silence.
J’ai prié intérieurement « Seigneur, il y a beaucoup de travail dans cette mission. Comment pouvons-nous agir ? Comment répondre à tous ces malades dispersés dans la montagne ? ». Pour l’instant, Je n’ai pas trouvé de réponse.
« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ». Lc. 10, 2.
Soeur Helena Queijo