Quatre de nos Sœurs reposent en terre malgache. C’est la vie toute simple de l’une d’elles que nous évoquons ici. Sœur Térésa a vu le jour en Martinique le 25 janvier 1896. Jeune institutrice, elle est présentée par son Évêque comme une « vocation sérieuse ». Elle traverse l’océan pour rejoindre le Noviciat des Spiritaines et fait profession le 12 septembre 1927. Fin décembre, elle débarque à Madagascar, « l’île rouge ». La mission de Maevatanana, au cœur du diocèse de Majunga, l’accueille. C’est un des endroits les plus durs et les plus chauds de l’île.
La santé plutôt fragile de Sœur Térésa tiendra-t-elle ? Est-ce pour un meilleur climat qu’elle est choisie le 7 juillet 1928, pour participer à la fondation d’une nouvelle communauté : Ambato-Boeni, avec deux autres spiritaines ?

La maison des Sœurs à la mission de Maevatanana.

Elles remontent le fleuve Betsiboka sur un petit canot à moteur et notent leurs premières impressions « tout en regardant les crocodiles nombreux, nous fouillons des yeux les rives pour découvrir le clocher de la mission.
A midi, nous arrivons. Bannières en tête, tous sont là pour nous souhaiter la bienvenue. Nous sommes touchées de voir avec quel soin tout a été prévu ». Les classes de malgache commencent bientôt pour les Sœurs et l’école ouvre en 1928. Au fil des jours, les activités se multiplient mais les santés ne répondent pas toujours à l’ardeur et aux besoins croissants.

Les Sœurs devant le pic d’Andriba.

En 1938, on retrouve Sœur Térésa à Andriba, au climat plus frais. Elle vient d’être nommée par l’Évêque, Maîtresse des Novices d’une jeune congrégation malgache appelée à nous remplacer lorsque le temps en sera venu. Ce sont les Sœurs de Notre-Dame de Majunga. Leur formation nous est actuellement confiée. En 1944, elles prendront la mission de Maevatanana.
Début 1945, Sœur Térésa est opérée d’un fibrome à Tananarive. Plusieurs complications post-opératoires surviennent alors. Finalement, une pneumonie se déclare, qui emporte la malade déjà bien affaiblie.

Consciente de la gravité de son état, elle avait écrit à ses parents le 23 janvier « Tu sais ma chère maman que lorsqu’on est religieux, lorsqu’on s’est donné au Bon Dieu, notre vie ne nous appartient plus. Jésus me demande de me laisser opérer et c’est sans regret et sans appréhension que je vois venir ce jour. Mais pour toute action importante de la vie, il faut se préparer et comme personne ne sait le jour où il plaira à Dieu de l’appeler, je tiens à vous écrire cette lettre avant de me mettre entre les mains de la science ». Une disponibilité bien dans la ligne de Libermann lorsqu’il écrivait « Les missionnaires du Saint Cœur de Marie ne diront jamais c’est assez ! ». La vie de Sœur Térésa fut féconde parce que, sûre de l’Amour qui la portait, elle s’y est totalement livrée.

Soeur Paul Girolet