Devant la crèche qu’il avait reconstituée à Greccio, en Italie, Saint François d’Assise pleurait toutes les larmes de son corps.

« Regardez, disait-il à ses frères en leur montrant du doigt l’enfant Jésus, l’humilité de Dieu ». Ce qui touchait tant le saint, ce n’était pas seulement de savoir que Dieu s’était fait homme, mais de voir quel genre d’homme il s’était fait : petit, humble et pauvre.

Noël nous révèle ainsi qu’en Dieu il n’y a pas d’autre puissance que celle d’un amour désarmé, d’un don de soi qui passe par le renoncement à sa propre gloire pour donner la vie.

C’est par un Amour incommensurable, sans limite que Dieu s’incarne. Il épouse l’humain, tout ce qui fait l’homme. C’est le désir de Dieu de rejoindre la condition humaine. C’est à travers la précarité de la vie humaine que Dieu veut transmettre la vie divine et la grâce. Il fait de nous des fils et filles héritiers du Père.
Quel grand Amour pour nous aimer à ce point !

« Qui donc est Dieu si grand, si démuni, si vulnérable
Qui donc est Dieu pour se lier d’amour à part égale ?
Qui donc est Dieu qui vient à nos côtés prendre la route ?
Qui donc est Dieu qui vient sans perdre cœur à notre table ?
Qui Donc est Dieu pour nous aimer ainsi ». Cf. Texte du chant de Jean-Paul Lécot.

Le Pape François présente l’humilité comme instrument indispensable de la culture de la rencontre. Il nous invite à y travailler, de manière simple comme l’a fait Jésus qui vient à nous, pas seulement en voyant, mais en regardant, pas seulement en entendant, mais en écoutant, pas seulement en croisant les personnes, mais en s’arrêtant avec elles, pas seulement en disant « quel dommage, pauvres gens! », mais en se laissant gagner par la compassion ; « et ensuite s’approcher, toucher et dire : Ne pleure pas et donner au moins une goutte de vie ». Cf. Méditation matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le mardi 13 septembre 2016.

Sœur Eugénie Caps attire aussi notre attention sur une disposition de cœur, essentielle pour vivre une rencontre en tant que messagère de la bonne nouvelle    « Sans douceur, il n’est pas facile de faire du bien. Une parole dite avec beaucoup de douceur, une action faite de la même façon est d’une grande importance. Recevoir tout le monde avec grande douceur et bonté ne peut que faire du bien. Je m’appliquerai à la vertu de douceur. Jésus, vous me donnerez cette grâce ».

Regardons et contemplons l’humilité de Dieu. C’est ainsi qu’Il est présent dans notre petitesse, dans nos petits et pauvres moyens, dans la simplicité de notre cœur. C’est là qu’Il va naître aujourd’hui. « Vivons en simplifiant notre vie, réduisons-la à l’unique nécessaire : faire la volonté de notre Père, qui est dans les Cieux ». Cf. Lettre de Soeur Eugénie Caps à Catherine Frentz, 1927.
Bonne et Joyeuse Fête de Noël !

Extrait de la lettre de Sœur Monica Méléard, du bulletin Entre-nous Noël 2017.