« La vie augmente quand elle est donnée et elle s’affaiblit dans l’isolement et l’aisance. De fait, ceux qui tirent le plus de profit de la vie sont ceux qui mettent la sécurité de côté et se passionnent pour la mission de communiquer la vie aux autres ». Evangelii Gaudium n° 10.
Cela fait aujourd’hui deux mois que je suis arrivée à Itoculo. Je me trouve dans une réalité complètement différente de la mienne, même la langue est différente, bien que ce soit parfois le portugais. Toutefois, ce qui m’a le plus impressionnée fut le témoignage de l’équipe missionnaire qui vit ici, non des membres passagers de l’équipe, comme moi, ou des stagiaires qui passent ici, mais de ceux qui vivent en permanence ici, année après année.
Le dévouement avec lequel ils se donnent est séduisant, ils ne sont pas ici pour une année, non pour réaliser un rêve, ils sont ici parce que la mission est un projet de vie qu’ils ont choisi et la manière dont ces missionnaires la vivent, est réellement belle. Il ne manque pas de joie dans cette mission, même quand, souvent, la réalité porterait plutôt à la tristesse. Probablement, eux-mêmes, les Pères et les Sœurs, ne se rendent pas compte du témoignage qu’ils donnent. Ce doit être des choses les plus belles que j’ai expérimentées : le don total dans un projet et l’amour avec lequel c’est vécu.
Peut-être, que je n’avais jamais perçu cet amour sans mesure, parce que, seul un amour sans frontières et sans limites, permet de faire les choses avec tant de gratuité.
La façon dont j’ai été accueillie et traitée, a été l’élément le plus important pour m’aider à m’adapter. Dès le moment où j’ai foulé le sol d’Itoculo, je me suis sentie à la maison, je n’ai jamais désiré être dans un autre endroit du monde, je suis heureuse et bien ici, malgré toutes les craintes qui m’habitaient en partant du Portugal. Tout le mérite est dû, une fois de plus, à l’équipe missionnaire, je me sens en famille. Je confesse que je suis un peu jalouse du témoignage qu’ils portent. Je suis, en ce moment, quelqu’un muni d’une Licence et d’un Master. Cependant, je ne sais encore pas quelle orientation donner à ma vie et je ne sais pas si, je viendrai à le savoir. Jamais je ne me suis sentie passionnée par aucun domaine, jamais, je n’ai eu la joie de me dire : « C’est ce que je voudrais faire de ma vie ».
Pour conclure, je veux, du fond de mon cœur, remercier les missionnaires, spécialement les Spiritains. En premier lieu, je veux les remercier, parce qu’ils font de ce monde un lieu plus beau et de cette manière, plus agréable à habiter. Ensuite et d’une manière spéciale, je veux remercier les missionnaires d’ici, pour le travail qu’ils font à Itoculo, pour la promotion de la dignité humaine et parce qu’ils ont quitté leur terre, leurs familles, pour se souvenir de ces peuples qu’ils n’ont pas oubliés et dont, effectivement, nous sommes tous frères, avec le même droit de vivre dignement et avec les mêmes vraies valeurs.
En utilisant une phrase d’Evangelii Gaudium, je peux dire qu’ici, j’ai découvert une autre loi profonde de la réalité : La vie est vécue et elle grandit à mesure que l’on donne la vie aux autres. C’est cela, en définitif, la Mission.
Helena Ferreira