Les Sœurs Joséphine Nganji, originaire du Cameroun, Agnès Simon-Perret, française et Josiane Kondolas de Centrafrique sont des Missionnaires Spiritaines œuvrant auprès du Peuple Badjao, les Nomades de la mer, aux Philippines à  Iligan. Elles sont heureuses de nous partager quelques petites histoires vécues avec les enfants qu’elles accompagnent.

Sr-Josephine-et-les-enfants.jpgJanjan avait 6 ans lorsque nous lui avons proposé de l’inscrire dans l’école de la paroisse avec 8 autres enfants. Un jour, Soeur Joséphine emmène tous les garçons dans une grande surface pour leur acheter leur uniforme, short noir et chemisette blanche. Lorsque Janjan essaie les vêtements, il se regarde dans la glace et s’écrit, émerveillé : « je suis Philippin maintenant ! ». Oui, il faudra encore du temps pour réaliser que l’on peut être un enfant Badjao et aller à  l’école comme les autres enfants.

Soeur Agnès nous partage : les transports en commun sont souvent l’occasion d’interactions savoureuses entre les enfants et des adultes. Exemple : Une dame, un peu perplexe, demande : « Sœur, est-ce que ces enfants vont à  l’école ? ». Avant même que je prenne la parole, un enfant répond : « Oui ». La dame, dubitative, reprend : « Sœur, est-ce qu’ils savent écrire leur nom ? ». Un enfant répond : « Oui ». La dame continue : « Dans quelle classe sont-ils ? ». Dasmina, âgé de 4 ans, répond avec aplomb : « Cours élémentaire ». La dame est perdue et les enfants éclatent de rire !

Sr-Josiane-et-les-enfants.jpgSoeur Josiane nous livre ses découvertes. Le mariage est primordial au sein des communautés Badjao. Alors les enfants y assistent et savent comment cela se passe et ce qu’il faut dire. Un jour, pendant le cours de mathématiques sur les différentes formes géométriques, je dessine un cœur au tableau et leur demande : « qu’est-ce que c’est ? ». Tous répondent d’une voix unanime « I love you ». Je leur réponds : « très bien. Mais ce dessin possède un nom, c’est le cœur, en anglais heart et en Bisaya kasingkasing ». Au cours prochain, je leur repose la même question et ils me répondent : « heart, kasingkasing, I love you ».
Quelle mémoire et quelle vivacité d’esprit ! Voilà , tout a été compris !