Eno, sœur Spiritaine d’origine nigériane, en mission en Haïti, à  Jacmel, depuis 3 ans raconte :
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« Le 12 Janvier 2010, Haïti est frappé par un grand séisme de magnitude 7,3. Les départements de l’Ouest et du Sud-est étaient les plus touchés.
Il était environ 4H 45mn de l’après midi, quand le tremblement de terre a commencé. Il a duré près de 23 secondes.

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Je me trouvais chez une dame qui a l’habitude de venir nous aider à  la communauté. Brusquement, j’ai entendu un grondement et j’ai ressenti les secousses de la terre. Toutes les maisons ont commencés à  être secouées, celles qui n’ont pas pu résister, se sont effondrées. J’avais très peur parce que je ne savais pas ce qui se passait et quelle route je devais prendre maintenant! Et c’est alors que j’ai vu un garçon courir et moi, je l’ai suivi, et devant nous, une crevasse, la route est coupée avec ce grand trou. Que faire ? Je vois le garçon qui fait un saut pour traverser la crevasse, et moi je fais de même. Deux filles voulaient faire comme nous. Hélas ! Elles n’ont pas réussi et sont restées dans cette crevasse profonde.

Après cette grande secousse, dans notre quartier, presque toutes les maisons sont tombées. Beaucoup de voisins sont morts sous les décombres, d’autres gravement blessés dont certains sont aujourd’hui amputés. Tout cela me touche au plus profond de mon être. La situation était très difficile pour moi, parce que j’ai vu des gens sous les décombres qui appelaient au secours… Les habitants du quartier se sont convertis en sauveteurs durant deux heures de temps pour apporter leur aide aux gens qui étaient sous les décombres. A l’hôpital St Michel de Jacmel, la situation était vraiment grave, avec la présence de beaucoup de morts et de blessés! Il n’y avait même pas de médecin, car ils ont été affectés. Les églises comme les autres maisons ont été touchées.

En ce qui me concerne, j’ai apporté mon aide aux voisins en difficulté. J’ai travaillé pendant une semaine avec Caritas dans le domaine de la santé. J’ai visité les gens dans les Camps d’hébergement. Ensuite, j’ai passé quatre semaines au centre médical Emmanuel à  Cayes-Jacmel avec l’équipe de la fondation TETKOLE/HTF, comme interprète (Créole et Anglais) entre les malades et les médecins. Les soins étaient donnés gratuitement dans ce Centre. J’ai aidé durant une semaine toujours dans le même Centre à  préparer la nourriture pour les enfants.
Maintenant, la vie commence à  reprendre à  Jacmel avec le support de la fondation TETKOLE et « Haïtian Timou Foundation ». Les gens qui avaient besoin d’interventions chirurgicales l’ont eu gratuitement au Centre médical Emmanuel et le programme va continuer jusqu’au mois de mars.

Moi je vais donner tout ce que je peux pour aider les gens. »