Sœur Monique Deleu, Spiritaine à la Maison Mère en France, nous partage son cheminement missionnaire:
Je suis née à Fâches-Thumesnil, d’une maman originaire du Pas-de-Calais, avec de lointains ancêtres espagnols, et d’un papa belge flamand dont les parents avaient passé la frontière dans sa jeunesse, j’ai vécu à Lesquin, tout en fréquentant l’école primaire catholique de Fâches et les cours complémentaires à Beaucamps-Ligny, avec les Filles de l’Enfant Jésus. Puis j’ai suivi le secondaire à Lille, rue des Frères Vaillant, avec les Sœurs de Saint Joseph de Cluny, avant de passer à l’université, toujours à Lille.
J’avais dix ans et demi quand j’ai entendu l’appel du Seigneur à une vie consacrée, c’est au début de mon séjour au pensionnat de Beaucamps.
Bien plus tard, je suis allée rencontrer les Sœurs Missionnaires du Saint Esprit, à Arras, puisqu’à l’époque, elles n’avaient pas de communauté dans le département du Nord et, ce voyage a abouti à mon entrée au Postulat dans la Nièvre, le 29 septembre 1960.
Après ma formation religieuse, les supérieures m’ont envoyée pour une formation catéchétique à la Catho de Paris. Deux années plus tard, avec trois autres sœurs, je montais à bord du « Mermoz », ce paquebot qui terminait sa carrière en nous emmenant, d’escale en escale, jusqu’à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, où j’étais attendue pour l’enseignement dans le collège tenu par les Sœurs Spiritaines.
Mais, durant notre voyage en bateau, l’enseignement catholique avait été nationalisé dans tout le Congo-Brazza et je n’ai pas enseigné à cette époque-là . Selon les besoins du diocèse, j’ai été dirigée vers les activités catéchétiques pour lesquelles j’avais aussi été préparée.
Et, en tout, c’est 25 ans de ma vie missionnaire que j’ai passés au Congo, exerçant des activités variées mais toujours des activités éducatives, avec des enfants, des jeunes filles et jeunes femmes désirant une formation ménagère, avec des collégiens et lycéens à former pour la catéchèse, et avec des jeunes filles se présentant pour devenir missionnaires dans notre Congrégation.
Au milieu de ces années, les supérieures m’ont offert une année sabbatique à Paris et demandé un service d’animation missionnaire durant quelques années, à Arras.
Rentrée malade du Congo en fin 1995, je suis restée plusieurs années à la maison-mère qui, entre-temps, avait déménagé de Boulogne-Billancourt à Paris. Ma principale activité étant d’apporter ma collaboration à la revue « Pentecôte sur le monde » que nous éditons de concert avec les Spiritains.
Puis est venu le temps de repartir en Afrique, cette fois dans l’Est du Cameroun, j’avais 64 ans. J’y suis restée cinq ans, toujours proche des activités éducatives, en étant gestionnaire d’école.
En 2008, j’ai contracté le syndrome de Guillain-Barré. Cette maladie, encore peu connue, m’a rendue tétraplégique quasiment du jour au lendemain : le rapatriement s’imposait… Après vingt mois d’hospitalisation et six mois de rééducation dans un centre de jour spécialisé, je ne suis pas guérie, mais je récupère encore, bien que très lentement, et plus du côté des membres inférieurs que des membres supérieurs.
En tout, 48 ans de vie religieuse et missionnaire dont 30 ans passés en Afrique. Toujours la même Mission, mais avec beaucoup de facettes.
Ici et ailleurs, en santé comme en maladie… “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie” a dit Jésus. Il appelle toujours et, à sa suite, beaucoup s’engagent, chez les Spiritaines ou dans une autre Congrégation, dans une forme de vie ou dans une autre, en célibataire, en couple ou en communauté, en France ou quelque part dans le vaste monde… pour bâtir avec lui son Royaume de paix, de justice, d’amour qui ne peut grandir ni sans Lui ni sans nous. « Dieu est à l’œuvre en cet âge… » !