En 1976, Sœur Paulette Deschamps, assistante sociale, débarque à Cap-Haïtien. Elle participe à la mise en route d’un vaste projet comprenant la formation d’instituteurs pour écoles rurales, la promotion féminine et la pastorale familiale.
En 1977, deux autres Spiritaines s’installent à Balan à 18 kms de Cap-Haïtien en pleine campagne. La responsabilité de la paroisse leur est confiée (un prêtre vient de temps en temps). Elles assurent la catéchèse, préparent aux sacrements et commencent l’alphabétisation avec plus de 150 enfants non scolarisés. Les sœurs ouvrent aussi un dispensaire. Très proches des gens, elles gagnent la confiance d’une grande partie de la population.
En 1994, de graves événements politiques contraignent les sœurs à abandonner temporairement Balan. Les pauvres pleurent : « Nos enfants vont mourir ! » Mais la mission d’Haïti reste présente au cœur des Spiritaines qui, quatre ans plus tard, ouvrent une communauté à Montagne-Lavoûte, au diocèse de Jacmel.
Il n’existe aucune structure pour la santé dans la région. Les gens sont obligés de prendre une journée pour descendre en ville et consulter. Après avoir pris le temps de visiter les quartiers, les sœurs cherchent un lieu pour commencer un dispensaire. Sœur Agnès, médecin pédiatre et Sœur Malou, aide-soignante, reçoivent les malades dans un petit deux-pièces en planches. Le mercredi, Sœur Agnès, à dos de mulet, descend faire des consultations à Dufo et Sœur Malou, s’occupe des enfants dénutris. Le mardi, on réunit enfants et jeunes présentant un handicap pour créer avec leurs familles un réseau d’amitié et de soutien.
Sœur Laly, elle, s’engage dans l’enseignement au niveau d’un embryon de lycée ouvert avec l’autorisation de l’Etat : il accueille 40 jeunes de moins de 18 ans. Sœur Lucilina assure durant un an une formation de maîtres en pré-scolaire sous la forme de sessions de deux jours et ensuite ouvre elle-même une classe de pré-scolaire.
Depuis une année, la communauté a essaimé. L’Evêque de Jacmel a appelé les sœurs pour prendre en charge le secteur santé de la « Caritas » diocésaine et l’animation de groupes de jeunes. Sœur Agnès supervise les Centres de santé de tout le diocèse et veille à la formation du personnel.
Ces deux départs ont évidemment impliqué une nouvelle organisation à Montagne-Lavoûte. Une jeune infirmière envoyée par la D.C.C. (Délégation Catholique pour la Coopération) travaille au dispensaire depuis Janvier 2005. Les deux communautés restent proches : la présence agissante des Spiritaines voudrait aider les Haïtiens à garder l’espérance.