Entourée au Nord par le Sénégal, au Sud par la Guinée Conakry, à  l’Ouest par l’Atlantique, La Guinée-Bissau, pays d’un million d’habitants, a été colonisée par les Portugais avant d’accéder à  l’indépendance en 1974.

Trois spiritaines y débarquent en 1991 : Sœur Jacqueline Lemaire, française, Sœur Aurora Israel Fonseca, portugaise et Sœur Anthonia Nweze, nigériane. Une vraie communauté internationale ! La mission de Caïo les accueille : elles s’installent au village de Tubebe. Il faut d’abord visiter les familles et les villages, la saison des pluies ne facilite pas les déplacements : « nous devons traverser la rivière en bateau avant d’arriver à  Bissau… et lorsque le bateau est en panne, nous devons faire près de 200 kilomètres de plus en auto pour rejoindre la capitale ! »

Les Sœurs s’investissent dans la promotion féminine, la santé, la pastorale et la catéchèse. Après cinq
ans de présence ont lieu les premiers baptêmes : neuf jeunes d’une vingtaine d’années. Être chrétien dans le milieu traditionnel, c’est très exigeant ! Seule, la foi permet de vaincre les difficultés familiales et les moqueries des camarades et des Anciens.

En 1995 s’ouvre une deuxième communauté : Betenta. Les Sœurs y forment des moniteurs et des monitrices qui transmettent ensuite dans les différents villages ce qu’ils ont appris. En 2001, la mission compte 11 communautés chrétiennes où les Spiritaines ont des activités.

Heureuses de se former !

Des Spiritaines qui ne manquent pas d’audace ! Ecoutons le projet des Sœurs de Tubebe :

« Deux îles sont rattachées à  notre mission : Pecixe et Jeta. Nous les avons visitées, impressionnées par l’abandon de ces gens qui sont vraiment les plus pauvres et ont soif de tout. L’assistance pour la santé est précaire ; pour l’école, voici un exemple éloquent : à  Jeta, l’an passé, 600 candidats se sont présentés pour 36 places. Ce qui explique l’analphabétisme de la population. Bien que nous soyons peu nombreuses, nous sommes prêtes à  laisser de temps en temps nos activités habituelles pour commencer à  travailler dans ces îles. L’unique moyen de transport, c’est le canot qui comporte de grands risques… Nous avons déjà  collecté des gilets de sauvetage pour envisager le voyage avec un minimum de sécurité. Nous ne pouvons rester indifférentes au cri des pauvres ! »