» Heureux les coeurs qui cherchent Dieu »
Soeur Lucienne Garrigue nous partage, en cette semaine de la Mission Universelle, ce qu’est pour elle annoncer Jésus-Christ.
J’ai eu la joie de vivre la mission dans 3 pays bien différents mais qui m’ont beaucoup apporté.
J’ai d’abord été envoyée en mission au Nord du Sénégal, dans une région désertique à 99,99% musulmane.
Les débuts de la mission n’ont pas été faciles ; la méfiance était grande. Ce fut un long chemin, comme une ouverture, une rencontre des valeurs de l’Evangile avec l’islam. Peu à peu les gens ont reconnu en nous des femmes de prière. Nous sommes devenues leur Sœurs. Ils disaient : « Dieu vous écoute parce que vous priez. »
Alors que je voulais annoncer Jésus Christ par ma parole, j’ai appris que le premier témoignage, c’est celui de notre vie.
Puis j’ai été envoyée dans un autre continent, au Brésil, où je suis restée 11 ans. Ensemble, en Eglise, nous réfléchissions à l’organisation de la Paroisse, comment aider les pauvres, comment lutter contre l’injustice, la misère, la violence faite aux femmes et aux enfants. Ensemble, nous nous réunissions, nous priions, nous agissions. J’ai beaucoup reçu, beaucoup appris de ce peuple si simple, si fraternel, si joyeux, si profondément croyant et engagé au nom de sa foi.
L’Eglise du Brésil a fait une véritable option pour les pauvres. Elle est une voix puissante que l’Etat doit prendre en compte et écouter. Chaque année, elle choisit un thème : il s’agit des « Campagnes de Fraternité » qui sensibilisent sur des évènements de la vie et débouchent sur des actions concrètes.
Aujourd’hui, ma joie est grande de savoir combien ce pays a évolué. L’Eglise a bien été à la source de ce changement.
Je reviens d’un séjour de 4 mois et demi au Congo Brazzaville où j’avais déjà vécu 3 ans. Entre ces 2 séjours, il y a eu de nombreuses crises et la guerre qui reste profondement marquée mais dans les cœurs. On vit dans la peur que cela recommence …
L’eau et l’électricité manquent sans cesse. Il n’y a pas de ligne téléphonique, pas de courrier, très peu de routes goudronnées.
Et pourtant, le Congo est un pays riche en pétrole, en bois et en minerais, trop riche sans doute… mais pas pour le peuple…
Nous sommes là , témoins de leur foi et de leurs souffrances, témoins aussi d’un Dieu qui les aime et qui est avec eux, partageant leur espérance d’un monde meilleur à construire dès aujourd’hui
Tous ces peuples que j’ai rencontrés et aimés m’ont appris que le bonheur est dans la rencontre de l’autre, dans la certitude qu’un Autre marche avec nous, habite en nous, aime en nous. Notre vie prend alors une dimension nouvelle : nous devenons tous frères les uns des autres.
« Heureux les cœurs qui cherchent Dieu. »
J’ai trouvé Dieu dans le cœur de mes frères et de mes sœurs les plus pauvres et de ceux qui se sont mis à leurs côtés. J’ai trouvé Dieu dans la joie d’être ensemble, avec eux.