Marie Marcel Koguila est née en Centrafrique, en 1925 . Très tôt orpheline de père puis de mère, découvrons comment elle deviendra l’une des premières femmes centrafricaines entièrement donnée au Bon Dieu selon son expression.
Dès son plus jeune âge, elle entretient dans son cœur un grand désir de suivre les premières religieuses missionnaires venues visiter son village. Admise à l’internat, il lui faudra affronter les exigences d’une longue formation humaine, chrétienne, franchir l’étape du baptême. Quant à la préparation à la profession religieuse, on peut parler du parcours du combattant.
Après une première formation sur place, chez les Spiritaines, elle est envoyée jusqu’à Libreville, au Gabon. Elle est accueillie dans une congrégation gabonaise pour le noviciat, la profession, et un temps d’expérimentation. De retour au pays, elle part dans une congrégation de Centrafrique assez loin de Bangui pour un stage de trois ans. Enfin elle revient chez les Spiritaines.
Foi, courage, endurance sont mis à rude épreuve pour Sœur Marie Marcel, nom reçu à la profession, et ses compagnes. Heureusement l’Archevêque de Bangui leur propose d’entrer, selon leur choix, dans une des congrégations insérées en Centrafrique. Sœur Marie Marcel opte pour les Spiritaines. En 1958, elles seront deux à faire profession dans la première congrégation arrivée en Centrafrique. Notre Sœur confie alors : « Ce désir qui m’habitait depuis 1944 est enfin réalisé ».
Toute sa vie elle manifestera son attachement à la Congrégation, elle y sera pleinement missionnaire dans son rôle d’éducatrice des enfants, des femmes surtout, particulièrement attentive aux plus pauvres. Fort éprouvée dans sa santé par de fréquentes crises d’asthme, elle vient plusieurs fois en France pour consultations et soins. Des améliorations temporaires la soulagent. Elle supporte avec courage et foi, les souffrances, insomnies, et ralentissement de ses activités.
En 1991 les suites d’un accident vasculaire l’emportent en quelques jours. Nombreux sont les témoignages exprimant la peine, l’attachement, la reconnaissance et l’admiration de ses proches : famille, communautés, amis. Le sens de sa vie, elle l’exprime dans une phrase souvent répétée au long de ses souffrances : « j’ai tout donné à Jésus, c’est uniquement lui qui compte ».
Le jour de la profession l’Archevêque de Bangui souhaitait que l’exemple des pionnières, avec la grâce de Dieu, appelle d’autres ouvrières autochtones. Actuellement plus de 80 religieuses centrafricaines sont engagées dans le chemin ouvert par leurs aînées. Sœur Marie Marcel restera une des pierres de fondation.