Sœur Maria Joaquim naît au Portugal en 1928, dans le District de Viseu et grandit au sein d’une famille chrétienne très unie. Le 29 Août 1952, elle entre chez les Spiritaines et prononce sa consécration le 30 Juillet 1955. Maria Joaquim prépare alors son diplôme d’état d’infirmière et part en 1958 pour l’Angola, florissante « Province d’Outre-mer » du Portugal.

Sœur Maria Joaquim commence sa vie missionnaire à l’hôpital de Huambo : elle met au service des malades toute sa compétence et tout son cœur. L’Angola devient indépendant en 1975 et sombre dans la guerre civile. Deux partis : les forces gouvernementales (MPLA) et les forces d’opposition (UNITA) revendiquent le pouvoir et se livrent une bataille sans merci. Sœur Maria Joaquim reste alors trois ans au Portugal.

En 1978, la voici de nouveau à  Huambo. On lui confie le service de pédiatrie. Ils sont nombreux, les enfants malades et dénutris, victimes de la situation politique. La Sœur cherche comment répondre aux besoins de chacun.
Un fragile accord de paix est signé en 1991 et l’on reprend espoir. Sœur Maria Joaquim prend un temps de vacances au Portugal.

En 1992, la guerre éclate à  nouveau et avec une violence inouïe. Maria Joaquim est rappelée en Angola. Ses amis lui demandent : « Pourquoi partir dans un tel contexte ? » Elle répond : « Nous sommes dans la main de Dieu, Lui seul peut nous défendre. Je n’ai pas peur… C’est maintenant que je suis nécessaire pour soigner tant de blessés ! Nous appartenons à  Dieu et nous partons en son nom. C’est Lui qui prend soin de nous ». Des paroles qui la décrivent tout à  fait et témoignent bien du sérieux de ses engagements.

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Le 30 Novembre 1992, Maria Joaquim prend l’avion et retrouve son travail à  Huambo. Le jeudi 14 Janvier 1993, à 15 heures, une bombe tombe sur l’annexe de la maison. Sœur Maria Joaquim tricote dehors, assise sur un tronc d’arbre. L’explosion la projette en avant, sa tête heurte violemment le sol bétonné. Elle gémit : « Aïe, mon Dieu, mon Dieu » et meurt presque aussitôt. Les Sœurs sont bouleversées.

Au journal de communauté on peut lire :
« Le lendemain matin, grâce à  quatre garçons réfugiés chez nous, nous ensevelissons Maria Joaquim au fond du jardin. Nous prions en silence… Dehors, les armes font un bruit assourdissant ».

Sœur Maria Joaquim a vécu en Angola 32 des 38 années de sa vie religieuse.